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Mort de Jean-Louis Giral, ancien dirigeant patronal

Vice-président du Conseil national du patronat français, l’ancêtre du Medef, fervent soutien de Jacques Chirac, l’entrepreneur Jean-Louis Giral est mort le 29 septembre, à 84 ans.

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Publié le 23 octobre 2018 à 19h50, modifié le 23 octobre 2018 à 19h51

Temps de Lecture 3 min.

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Jean-Louis Giral, en août 1989, à Paris.

Jean-Louis Giral, ancien dirigeant patronal, président du conseil de surveillance de Desquenne et Giral, est décédé le 29 septembre, à Crans-sur-Sierre (Suisse) à l’âge de 84 ans. Né le 25 août 1934 au Ban-Saint-Martin (Moselle), il fait ses études au lycée parisien de Janson-de-Sailly, puis à l’Institut supérieur des matériaux au Mans. Ingénieur, il part, en 1959, en Iran sur un chantier de Desquenne et Giral, l’entreprise créée par son père à la fin de la guerre. Il démarre modestement, en 1960, comme conducteur de travaux. En 1971, il devient PDG de Desquenne et Giral, fonction qu’il occupera jusqu’en 2003. Quatre ans plus tard, en 1975, son entreprise se hisse au premier rang dans la pose de voies ferrées. En 1980, il imprime une image de patron de choc en affrontant avec fermeté une grève de quatre mois des poseurs de voies, à Noyen-sur-Sarthe (Sarthe) qu’il n’hésite pas à juger « illégale ».

Avec son élégance et son flegme très britannique, et sa voix parfois légèrement gouailleuse, Jean-Louis Giral incarne le chef d’entreprise qui a réussi. Il fait aussi sa pelote dans le monde patronal. En 1978, il prend la responsabilité de la commission sociale de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP), où il se révèle vite vis-à-vis des syndicats un interlocuteur coriace. En mars 1982, il accède à la présidence de la FNTP (qu’il conserve jusqu’en 1989) et est élu, la même année, vice-président du Conseil national du patronat français (CNPF) – l’ancêtre du Medef –, d’où il ne tarde pas à ferrailler avec le gouvernement socialiste, lui reprochant de mener une politique qui conduit à « asphyxier » les travaux publics.

Très libéral

Plutôt chaleureux mais autoritaire, Jean-Louis Giral cultive le goût du secret et des coups d’éclat. En octobre 1985, il démissionne de son mandat de vice-président du CNPF, reprochant à son président, Yvon Gattaz, d’être « politiquement mou » face au gouvernement. Partisan de l’engagement des chefs d’entreprise en politique, très libéral, il poursuit en parallèle un parcours politique. Conseiller régional d’Ile-de-France de 1986 à 1998, conseiller de Paris, de 1989 à 2001, d’abord sous l’étiquette divers droite puis RPR, suppléant, de 1993 à 2002, de Gilbert Gantier, député (UDF) de Paris, il soutient avec constance Jacques Chirac, ce qui lui vaut quelques inimitiés dans le monde patronal.

Lors de la succession d’Yvon Gattaz, en 1986, Jean-Louis Giral soutient en vain la candidature de son ami Yvon Chotard. Le nouvel élu, François Perigot, ne lui en tient pas rigueur. Il redevient vice-président et se voit confier un rapport, ultralibéral, sur la protection sociale. En septembre 1989, il est nommé président de la commission sociale du CNPF. Ennemi des « grand-messes sociales », il plaide pour que les entreprises disposent d’une « totale liberté de gestion ». Mais en février 1990, dans un entretien au Monde, il se montre pragmatique et infléchit son discours en se disant ouvert, au sujet de l’emploi atypique et de la représentation du personnel, à des accords nationaux interprofessionnels. Il prévient toutefois que « si nous échouons, la grande politique contractuelle interprofessionnelle risque de retomber un peu en sommeil ».

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