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Mort de l’écrivain Pierre Combescot

Auteur érudit à l’écriture impétueuse, Pierre Combescot, prix Goncourt avec « Les Filles du Calvaire » (Grasset), est décédé à l’âge de 77 ans.

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Publié le 28 juin 2017 à 17h09, modifié le 28 juin 2017 à 17h20

Temps de Lecture 3 min.

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Pierre Combescot, à son domicile, en 2003.

Pierre Combescot, qui est mort mardi 27 juin à Paris à l’âge de 77 ans, était souffrant depuis quelque temps, après une grave chute dans un escalier. Il n’écrivait plus, n’était plus le lecteur boulimique qu’il avait été, ni le convive charmeur et brillant, jamais avare d’un bon mot, d’une pique caustique, mais sans méchanceté réelle. C’était au contraire un homme généreux, attentif, prenant soin de ses amis, comme il l’a fait avec Hector Bianciotti (1930-2012) atteint d’une pénible maladie.

Sa joie parfois excessive cachait à coup sûr de secrètes blessures. Hector Bianciotti affirmait que le mot heureux n’avait « pas de sens pour lui ». Quand on ne sait rien de ses jeunes années, on imagine que ce petit garçon, né le 9 janvier 1940 à Limoges, était déjà fantasque, lui qui a pris ensuite le pseudonyme de Luc Décygnes pour donner des chroniques de danse au Canard enchaîné.

« Un romancier du ressentiment »

Si l’on y regarde de plus près, c’est une enfance moins radieuse. A sa naissance, son père, descendant d’une famille de maîtres de forge du Périgord, est âgé de 42 ans. Sa mère, elle, a 25 ans. Elle est la fille d’un acteur ami de Sacha Guitry. Les parents et l’enfant, fuyant la guerre, embarquent sur l’un des derniers bananiers en partance pour le Brésil. Pierre Combescot disait que Stefan Zweig lui avait donné ses premiers bonbons. Et aussi qu’il était né au mauvais moment dans ce couple.

Plutôt avare de confidences, il avait pourtant raconté dans L’Express en 2002 qu’à 5 ans, il était « au courant de tous [ses] stupres » et qu’il « détestait » son père. « Et tout cela, la famille, la culpabilité d’être né et ce que j’appelle le péché mortel, sa manière de se faufiler de génération en génération, forme le fond de mes livres. Je crois que je suis un romancier du ressentiment. »

Dans « Les Funérailles de la sardine », un roman résolument baroque, Lorenzaccio croise Jean-Paul Ier et Machiavel.

Romancier, il ne l’a pas été d’emblée. Son premier livre en 1974 est un essai, Louis II de Bavière (Lattès). Son premier roman, en 1975, Les Chevaliers du crépuscule, est aussi chez Lattès. Il attend onze ans pour publier en 1986 chez Grasset, éditeur auquel il restera fidèle, Les Funérailles de la sardine, roman baroque, résolument italien où Lorenzaccio croise l’élection de Jean-Paul Ier et où Machiavel se laisse fasciner par un esthète de la mort, bourreau des Borgia. Il obtient cette année-là le prix Médicis pour ce roman dont Michel Braudeau, dans le feuilleton du Monde consacré à un autre de ses livres, dira qu’il « faisait montre d’une belle érudition, et d’un goût du baroque échevelé qui apportait une bouffée d’air pur et parfumé dans le ciel romanesque. De ces bols d’air enivrants et sulfureux on n’aura jamais assez, et on ne peut que louer ceux qui nous en prodiguent. »

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