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« Patrick Juvet : à cœur ouvert ! », sur Paris Première : du lac Léman à New York, une star « Swiss made »

Noël Tortajada retrace la carrière flamboyante d’un chanteur qui se voulait éternellement jeune.

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Publié le 22 août 2022 à 19h00

Temps de Lecture 2 min.

Le chanteur Patrick Juvet, en juin 1978, lors de l’enregistrement de l’émission « Musique en tête ».

PARIS PREMIÈRE – LUNDI 22 AOÛT À 21 H 00 – DOCUMENTAIRE

Si certains persistent à considérer Patrick Juvet (1950-2021) comme un simple chanteur à minettes, belle gueule et longs cheveux blonds en étendard, ce documentaire devrait logiquement les faire changer d’avis. Grâce aux archives de la Télévision suisse romande, mais aussi aux témoignages de proches (sa sœur, Alain Chamfort, Nicoletta, Pierre Palmade notamment), on découvre une personnalité complexe et un artiste complet : pianiste talentueux, compositeur, auteur, capable d’explorer de nouveaux champs musicaux, le Vaudois né dans une famille « très suisse, très protestante », disait-il, était bien plus qu’une star des années disco.

« Son sens de l’humour était permanent. Il a profité de la vie au maximum pendant vingt ans. Après, l’addition est arrivée. Et il a payé un peu cher », résume Pierre Palmade. Une vie commencée au bord du lac Léman, avec des études de piano classique dès l’âge de 6 ans. « Lorsque j’avais 12 ans, je disais aux profs que je vivrai de musique. On se moquait de moi », se rappelle l’intéressé.

En mai 1972, « La Musica », énorme tube, fait connaître Patrick Juvet

Avant de vivre de la musique, le jeune homme va connaître d’autres aventures : un an aux Arts déco, puis deux ans à faire le mannequin à Düsseldorf, en Allemagne. De quoi gagner pas mal d’argent et de venir enfin vivre à Paris, son rêve. Les premières tentatives musicales n’aboutissent pas. Mais sa rencontre avec Florence Aboulker (1934-2002), productrice au fort caractère qui a décidé d’en faire une star et le présente à Eddie Barclay (1921-2005), va s’avérer déterminante.

En mai 1972, La Musica, énorme tube, fait connaître Juvet. Quelques mois plus tard, Sonia, composé et chanté par l’intéressé, cartonne. Et Claude François, alors au sommet, veut profiter de ce jeune talent. Il sera bien servi avec Le Lundi au soleil (1972), composé par Juvet. La voie est libre pour le Suisse à la voix parfois (très) haut perchée. En 1973, Encore du cinéma est son premier tube en tant qu’auteur-compositeur-interprète. Le 5 novembre de cette même année, Juvet fait chavirer un Olympia plein à craquer, sans compter les milliers de fans massés dehors. Maquillé façon glam rock par le maquilleur personnel de David Bowie, rencontré peu avant, sa performance marque les esprits.

Rencontres décisives

Tout au long des années 1970, les tubes s’enchaînent, les rencontres décisives, également. Juvet encourage Daniel Balavoine, l’un de ses choristes à la voix encore plus haut perchée que la sienne, à se lancer. De sa rencontre, en 1975, avec Jean-Michel Jarre naîtront une vingtaine de chansons, dont Faut pas rêver (1976) et Où sont les femmes ? (1977).

Jusqu’au début des années 2000, le chanteur participe aux tournées Age tendre

Heureux de se ressourcer et de travailler durant des semaines dans son grand chalet isolé au-dessus de Montreux, le Suisse, grand noceur, adore aussi faire la fête jusqu’au bout de la nuit à Paris, souvent entouré de Nicoletta, Catherine Lara, William Sheller, Pierre Palmade. Et quand Paris le fatigue, New York est son nouveau refuge. Lors des années disco, Juvet va y connaître un succès immense, travailler avec des pointures locales, enchaîner les tubes. La suite est moins drôle : en tentant de nouvelles expériences musicales, Juvet ne rencontre plus le succès.

Les années passent, mais le Vaudois refuse de quitter la lumière. On le verra donc, jusqu’au début des années 2000, participer aux tournées Age tendre, avec d’autres anciennes gloires des années 1970 et 1980. « Patrick avait prévu d’être jeune toute sa vie », souligne Palmade. Installé à Barcelone depuis une vingtaine d’années, Patrick Juvet sera retrouvé mort dans son appartement, le 1er avril 2021.

Patrick Juvet : à cœur ouvert !, documentaire de Noël Tortajada (Sui., 2021, 90 min). Diffusé sur Paris Première.

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