Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Paris honore Adrienne Monnier, « sainte patronne des libraires »

La Mairie s’apprête à rendre hommage à cette figure mythique du métier, un projet bloqué pendant dix-sept ans.

Par 

Publié le 12 novembre 2020 à 08h00, modifié le 12 novembre 2020 à 10h52

Temps de Lecture 2 min.

Article réservé aux abonnés

Adrienne Monnier dans sa librairie La Maison des Amis des Livres à Paris, rue de l'Odéon.

Symboliquement, l’initiative ne pouvait pas mieux tomber. En plein combat autour de la réouverture des librairies, la Ville de Paris s’apprête à rendre hommage à une figure mythique de ce métier, Adrienne Monnier (1892-1955). La « sainte patronne des libraires », comme la définit sa biographe Laure Murat.

Le conseil municipal de Paris, qui se réunit à partir du 17 novembre, est appelé à voter la pose d’une plaque à sa mémoire sur la façade du 7, rue de l’Odéon (6e arrondissement), à l’emplacement de son ancienne boutique. Alors que la maire socialiste Anne Hidalgo bataille pour que les professionnels puissent continuer à vendre des livres malgré l’épidémie, « c’est le moment idéal pour montrer, avec cette plaque, notre attachement aux librairies indépendantes », juge Laurence Patrice, son adjointe chargée du dossier.

Femme d’exception

Le projet, pourtant, n’a rien à voir avec le confinement. Au début des années 2000, Laure Murat achève Passage de l’Odéon (Fayard, 2003), un ouvrage sur Adrienne Monnier et sa compagne américaine Sylvia Beach, elle aussi libraire. Elle constate alors que si une plaque à la mémoire de Sylvia Beach orne le lieu qu’elle a fondé, Shakespeare & Company, rien de tel n’existe pour Adrienne Monnier. Le 7, rue de l’Odéon est devenu un salon de coiffure, et le souvenir de ce centre de la vie littéraire durant l’entre-deux-guerres risque de s’effacer.

« J’ai donc écrit au maire de Paris, Bertrand Delanoë », se souvient l’historienne. Elle rêve que le patronyme d’Adrienne Monnier soit donné à une voie du quartier, la passerelle des Arts par exemple. Mais l’affaire tombe à l’eau, faute de rue en manque de nom dans l’arrondissement. Même la plaque envisagée comme solution de repli ne voit pas le jour, en l’absence d’accord de la copropriété.

Ce n’est que cette année que Laurence Patrice, tout juste élue au conseil de Paris, relance l’idée. « J’ai été libraire à Paris pendant quinze ans, puis éditrice, le sujet me tenait à cœur », confie cette militante communiste. Elle reçoit l’appui de Laure Murat et de l’essayiste et militante lesbienne Suzette Robichon. Cette fois, la copropriété valide le projet. Et les élus de tous bords applaudissent. Femme, homosexuelle, libraire d’exception : Adrienne Monnier correspond aux personnalités que la Mairie souhaite rendre plus visibles dans l’espace public.

C’est à la fois « un petit magasin, une baraque foraine, un temple, un igloo, les coulisses d’un théâtre, un musée de cire et de rêves, un salon de lecture et parfois une librairie toute simple », décrit Jacques Prévert

Il vous reste 28.96% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.