Pleines lignes : Franck Ribéry, derrière le miroir
CICATRICE. Un autoportrait imaginaire tente de réhabiliter « Ch’ti Franck », footballeur à l’image cabossée.
Gueule cassée (souvenir d’un accident d’enfance), jambes de feu, il avait déboulé au plus haut niveau en chien fou qui avait forcé son destin. « Vas-y mon petit ! », s’époumonait le regretté Thierry Gilardi lors de la Coupe du monde 2006. « La sélection, c’était le gratin. Et j’étais dans la recette », n’en revient pas le Franck Ribéry imaginé par Gilles Juan. Deux ans plus tôt, le gamin de Boulogne-sur-Mer évoluait encore en National, au Stade brestois. « Pour un physique comme le sien, il s’en sort drôlement bien » : les réserves qui l’escortaient à ses débuts sont déjà loin.
En 2007, le Ch’ti attachant à la fraîcheur culottée quitte l’OM pour le grand Bayern Munich. Joueur de classe mondiale, sollicité pour un concert des Enfoirés en 2009, il reste apprécié en France mais c’est en Bavière qu’il est adopté et bientôt adulé : attaquant brillant, à l’aise en allemand, il devient le joueur le mieux payé du championnat. Tout se gâte ensuite ; image brouillée, abîmée dans les brumes de l’affaire Zahia et de Knysna. « Après 2010, je suis devenu un enfoiré au mauvais sens du terme ». Tête de Turc des Guignols de l’info, il garde une dent contre eux : « Moi et mon français, on les emmerde, ces baltringues. Quand on se fait entendre, on parle toujours bien », lâche-t-il dans ces confessions imaginaires.
« On était pas des foutres de guerre » ; « J’ai pleuré des cordes » ; « C’est pas la mort à boire » — les calembours distillés par Gilles Juan sont-ils destinés à racheter ces fameuses sorties de route ? L’exercice de l’autoportrait fictif est délicat, et le style oral qui conjugue familiarités et formules soignées déroute avant qu’on s’habitue à ce registre nourri de références. Il évite l’écueil de la plaidoirie trop apparente : mode de vie et argent sont finement traités, l’islam auquel il s’est converti souvent évoqué mais les plus fameuses polémiques sont un peu expédiées. Reste une intéressante projection dans l’envers du décor, et, en creux, une réflexion sur l’exemplarité impossible à laquelle sont tenus les footballeurs, parfois cibles d’instrumentalisations et d’injonctions trop grandes pour eux.
« La chance de ma carrière, ça reste que j’ai joué avec Zidane. J’étais aux premières loges de sa dernière croisade »
S’il paraît trop facile de réduire Ribéry à un incompris, cet « autoportrait imaginaire » laisse des regrets. « La chance de ma carrière, ça reste que j’ai joué avec Zidane. J’étais aux premières loges de sa dernière croisade » : il a mené en club une carrière accomplie, mais pour l’équipe de France, n’a pas su devenir l’héritier.
Franck, autoportrait imaginaire, Gilles Juan, Marabout, 368 pages, 18,90 euros
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