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Politique

Stéphane Bern au JDD : « Quand on appartient à la société civile, on doit s’engager »

ENTRETIEN. Stéphane Bern est candidat aux élections municipales partielles de son village Thiron-Gardais (Eure-et-Loir) ce dimanche 17 mars. Auprès du JDD, l’animateur explique vouloir mettre à profit sa notoriété pour aider la sauvegarde du patrimoine et faire connaître ce village de moins de 1 000 habitants.

Propos recueillis par Hélène Roué , Mis à jour le
Stéphane Bern.
Stéphane Bern, candidat aux élections municipales partielles de Thiron-Gardais. © Niviere David/ABACAPRESS.COM

Le JDD. Pourquoi avoir souhaité vous engager à Thiron-Gardais ?

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Stéphane Bern. Tout d’abord, je vis à Thiron-Gardais, ce petit village qui a moins de 1 000 habitants. Je fais déjà beaucoup de choses pour aider la sauvegarde du patrimoine, par exemple pour le Collège royal et militaire qu’on ouvre au public et pour l’église abbatiale. J’ai pu participer récemment à la deuxième tranche de travaux de cette abbaye et j’étais parvenu l’année dernière, avec la préfète de l’époque, à trouver des solutions administratives pour ces travaux. Je m’investis déjà beaucoup dans la vie de la cité, dans la vie de la commune. Il se trouve que le maire a démissionné et pour élire un nouveau maire, il faut que le conseil municipal soit au complet.

Le conseil municipal de Thiron-Gardais m’a sollicité pour devenir conseiller municipal. L’enjeu est de trouver du temps pour m’occuper des dossiers en charge du patrimoine, de continuer de faire connaître le village et ce qui est bon pour ses habitants. J’espère pouvoir mettre ma notoriété au service de la commune. C’est très amusant d’ailleurs, j’ai reçu de nombreux messages de politiques, de ministres et même du président (rires). Tout le monde m’envoie un message comme si c’était un événement alors que je ne me présente pas comme maire, mais seulement pour faire partie du conseil municipal.

Il est possible que j’envoie par cette démarche un message utile qui dit : quand on appartient à la société civile, on doit s’engager. Je l’ai déjà fait pour le patrimoine français. Grâce aux Français, nous sommes parvenus avec le Loto du patrimoine à récolter 280 millions d’euros pour sauver 850 monuments. Quand on est un citoyen engagé, on ne peut pas se dérober. Je pense avoir le sens du service, de la collectivité. Quand la commune vous demande de participer directement à la vie des habitants, vous dites oui. On doit rendre à notre pays ce que le pays nous donne. C’est une forme de patriotisme. La Mission Patrimoine que j’ai créée est une mission bénévole, je le fais pour servir mon pays. Dans un petit village, tout le monde doit s’entraider.

« On doit rendre à notre pays ce que le pays nous donne »

Enfin, je trouve qu’on méprise beaucoup la ruralité. Je vois toutefois que les choses changent. Notre ministre de la Culture Rachida Dati veut répandre la culture dans la ruralité. Mais il est vrai que ces dernières années, les ruraux n’ont pas toujours été bien traités.

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Avez-vous accepté immédiatement la demande du conseil municipal ?

Tout de suite oui. Je connais tous les membres du conseil municipal. C’était une demande du maire démissionnaire également. Cela ne présage en rien ce que je déciderai pour le bourg pour les élections de 2026, peut-être que j’irai plus loin, on verra. Mais pour le moment, ce n’est pas à l’ordre du jour.

Quelle place allez-vous occuper exactement après l’élection de dimanche ?

Il y a trois postes à pourvoir et trois candidats, cela tombe bien (rires). On ne sait pas encore s’il y aura un tour ou deux. Il faut qu’au moins 25 % des électeurs votent pour la liste. Sinon, le deuxième tour s’organisera le 24 mars prochain.

Que souhaitez-vous changer ou préserver au sein de Thiron-Gardais ?

Ce que je souhaite, c’est continuer à animer ce village, faire en sorte qu’il soit vivant. J’ai la chance de pouvoir faire la promotion de ce village dans la presse. Il y a des émissions de télé qui sont faites tous les ans au moment de l’ouverture du Collège royal militaire. Tout cela profite aux visiteurs et donc au village. Thiron-Gardais a trois restaurants. J’essaye de faire en sorte que la ruralité puisse continuer à vivre. Nous sommes à environ 13 kilomètres d’une grande ville, mais mon souhait est que les personnes restent dans la ruralité et non pas qu’ils aillent vivre dans les périphéries des villes.

Nous organisons de nombreux événements culturels, des concerts, on a reçu des petits chanteurs de Liesse et Gautier Capuçon. On essaye d’animer le village avec une vie culturelle et artistique. Par exemple pour la Journée des jardins, nous allons recevoir la patronne des jardins de Versailles, une Italienne qui a succédé à Alain Baraton ainsi que Louis Albert de Broglie, « le Prince Jardinier ». On ouvrira le 5 mai avec des conférences et des fêtes de jardin. Des milliers de personnes viennent à cet événement et sont contentes de trouver un musée un peu au milieu de nulle part.

« J’essaye de faire en sorte que la ruralité puisse continuer à vivre »

Je suis assez d’accord avec Rachida Dati quand elle dit qu’il faut amener la culture dans la ruralité. Bien sûr, cela ne signifie pas qu’il n’y en avait pas avant. Mais c’est une belle démarche. Je pense également au projet que nous avons, en coopération avec la Région Centre-Val de Loire et le Centre Pompidou. Comme le centre sera en travaux à partir de juillet, les œuvres du Centre Pompidou vont voyager dans différents monuments historiques et dans des lieux de culture de la région. Je vais personnellement récupérer une toile contemporaine. Je trouve cela intéressant à côté de mes tableaux du XVIIe.

Comment votre notoriété peut-elle servir la collectivité ?

J’ai la chance de connaître un peu de monde. J’ai pu voir que la ministre Dominique Faure était récemment en visite à Nogent-le-Rotrou. Je l’ai tout de suite appelée en lui proposant de venir à Thiron-Gardais. Sa visite a permis de trouver des idées pour mon village. Je ne m’en cache pas, si je peux utiliser mon carnet d’adresses pour servir la collectivité, je le ferai.

L’Abbaye de la Sainte-Trinité de Tiron a fêté ses 900 ans. Que pouvez-vous nous dire sur cette abbaye et son histoire ?

C’est une abbaye extraordinaire mais mal connue. J’ai eu la chance de pouvoir faire un musée dans le Collège Royal Militaire pour raconter l’histoire de cette abbaye qui a plus de neuf siècles d’histoire, fondée par Bernard de Tiron. On y expose la seule représentation qui existe de Saint-Bernard de Tiron que j’ai pu restaurer à mes frais. L’abbaye est un centre religieux extrêmement important qui était au Moyen Âge une sorte de soleil de chrétienté qui a irradié partout en Europe jusqu’en Écosse.

Dans le Roman de Renart étaient mentionnés les moines de Tiron qui se nourrissaient de gros fromages mous. Depuis la Révolution française, il ne reste que l’Église abbatiale et le collège de ces 900 ans d’histoire. J’essaye de faire en sorte avec le village que cette mémoire ne disparaisse pas. Grâce au collège, on entre dans une logique de transmission. Je veux continuer à perpétuer l’histoire, à la propager, à l’ouvrir au public. Les habitants sont très reconnaissants de toutes ces initiatives. Les commerces, les restaurants sont pleins, une auberge vient de rouvrir et je continuerai de parler de Thiron-Gardais dès que j’en aurai l’occasion.

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