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Politique

Présidentielle 2022 : Sandrine Rousseau, la sortie de trop

Les critiques de l’écoféministe envers la campagne de Yannick Jadot ont conduit à son exclusion. Son avenir politique reste incertain. 

Anne-Charlotte Dusseaulx , Mis à jour le
Sandrine Rousseau et Yannick Jadot, en septembre 2021.
Sandrine Rousseau et Yannick Jadot, en septembre 2021. © Raphael Lafargue / ABACA

Ça avait mal commencé et… ça a mal terminé. Sandrine Rousseau a été exclue jeudi soir de l’équipe de campagne de Yannick Jadot . À cinq semaines du premier tour de l’élection présidentielle, une question se pose désormais : où va-t-elle finir la course à l’­Élysée ? Certains la poussent à rejoindre La France insoumise. D’autres, au contraire, craignent « son côté ingérable ». Mi-février, dans un café parisien, Rousseau assurait : « Beaucoup aimeraient me voir partir mais je ne partirai pas. Les positions que je porte sont importantes pour l’écologie politique. »

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Son ancien porte-parole de la primaire, Thomas Portes, qui soutient aujourd’hui Jean-Luc Mélenchon , a vu Rousseau dès vendredi matin. « Je lui ai dit que l’écologie radicale et sociale qu’elle incarne est également portée par Mélenchon et qu’on a des combats à porter ensemble demain », raconte-t-il.

Des chemins escarpés

Depuis des mois, les attaques de Rousseau étaient comme un goutte-à-goutte virant au supplice pour Jadot . Sa dernière sortie a été celle de trop. « Nos grands stratèges politiques sont juste nuls ! Je deviens folle ! Ils se plantent sur tout », pouvait-on lire jeudi dans Le Parisien . Fini donc son poste de présidente du conseil politique de Jadot. Une fonction que déjà fin septembre, dans la foulée de la primaire, ­Rousseau avait hésité à accepter. Pas question pour la finaliste (48,97 % contre 51,03 % pour Jadot) – qui se voyait alors vice-candidate – de jouer les faire-valoir. « Dès octobre, c’était écrit, se remémore un écologiste. Ça ne pouvait que finir comme ça ! S’il fallait la virer, c’était à ce moment-là. »

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 À un moment, l’indécence et le crachage permanent dans la soupe, ça suffit !

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Jadot avait prévenu : « Je n’accepterai aucun manquement à la loyauté, confiait-il à l’époque au JDD. Si Sandrine est mal à l’aise, on ne forcera personne et elle fera ailleurs. » Il aura fallu attendre cinq mois pour que leurs chemins – déjà bien escarpés – se séparent. « À un moment, l’indécence et le crachage permanent dans la soupe, ça suffit ! », résume un proche du candidat écologiste. « Depuis le début, il y a eu plusieurs sorties ouvertement dissonantes et hostiles de sa part, rappelle Benjamin Lucas (Génération.s), porte-parole de Jadot. Sandrine Rousseau sait trop bien ce que sont les campagnes pour faire comme si elle ne savait pas. » Les deux finalistes de la primaire n’ont en fait jamais réellement réussi à travailler ensemble. « Il n’y avait de confiance ni d’un côté ni de l’autre, regrette un membre du parti. Tout était surinterprété. Ça a été mal géré… »

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Quel avenir pour Rousseau ? 

Pour l’heure, l’écoféministe n’a pas publiquement réagi. Son éviction aura-t-elle un impact sur la campagne de Yannick Jadot, qui stagne à 5,6 % d’intentions de vote selon notre moyenne des sondages ? « Vu l’actualité, avec le rapport du Giec et la guerre en Ukraine, les questions d’organigramme ne sont pas prioritaires pour les Français, désamorce Lucas. Avec Rousseau, on est dans l’écume de l’écume de la vague. » Le numéro un d’Europe Écologie-Les Verts (EELV), Julien Bayou, ne dit pas autre chose : « On verra ce que ça donne, mais ce n’est pas l’enjeu du moment. »

Qu’en sera-t-il de l’avenir de Sandrine Rousseau au sein même du parti ? Elle ­briguait ­jusque-là l’investiture aux ­législatives de juin dans la ­neuvième ­circonscription de Paris et ­préparait le congrès d’EELV en fin d’année. Un bureau exécutif du parti se tient mardi. « Depuis la primaire, elle mène d’autres campagnes que la campagne ­présidentielle », a ­critiqué Yannick Jadot vendredi sur Public Sénat, justifiant avoir fait « le choix de la discipline ». 

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