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"Philippe Séguin était un véritable frère"

Ecrivain, animateur et réalisateur, Serge Moati (*) a partagé l'enfance de Philippe Séguin en Tunisie. Il rend aujourd'hui hommage à son ami disparu, amoureux de la France et de la République et qu'il considérait comme "un véritable frère".

Propos recueillis par Nicolas Moscovici , Mis à jour le
Philippe Séguin partageait avec Serge Moati ses profondes racines tunisiennes.
Philippe Séguin partageait avec Serge Moati ses profondes racines tunisiennes. © Reuters

"Je suis extrêmement bouleversé par la mort de Philippe Séguin. Nous avons grandi ensemble en Tunisie. C'était plus qu'un ami pour moi, un véritable frère. Nous nous voyions tout le temps en vacances là-bas, ou dans les restaurants tunisiens de Paris. L'amour du couscous nous réunissait malgré ses nombreux régimes. Le football, en revanche, nous séparait. Il en était un grand amoureux, ce qui n'est pas mon cas. En fin connaisseur, il en parlait tout le temps et me disait souvent que je n'étais pas normal de ne pas m'y intéresser…

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Philippe Séguin était un homme terriblement gentil, attentif à la différence de l'autre, très généreux, très chaleureux, mais également doux et modeste. Pupille de la Nation, il a éprouvé une intense fierté, lorsque tout petit, il a reçu la Légion d'honneur de son père, mort au combat. D'être ainsi considéré comme un fils de la République, a été ressenti par lui comme le plus grand de ses titres de gloire; au-delà des honneurs - et Dieu sait qu'il en a reçus - qui ont, par la suite, jalonné son parcours politique.

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De cette cérémonie, dont je garde une photographie avec moi, est né son amour formidable pour le pays et la République. La France n'était pas seulement une ambition pour lui, il en avait une très haute idée, il était habité d'un profond dévouement pour la mère-patrie. Il incarnait au plus haut point le travaillisme social, ce modèle social français à même de rassembler la gauche et la droite. Lui venait d'ailleurs de la gauche et de la SFIO, avant d'être bouleversé par le général de Gaulle, l'image de son père. Ce qui me semble important, c'est que tout le monde a toujours respecté Philippe. Le respect est aujourd'hui le mot le plus important pour honorer sa mémoire. J'y rajoute pour ma part une profonde affection."

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(*) Serge Moati tient également tous les week-ends une chronique médias dans le JDD.

Source: leJDD.fr

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