LES PLUS LUS
Publicité

Olivier Faure, nouveau chef des socialistes à l'Assemblée

Les députés du groupe socialiste et apparentés ont décidé mardi qu'Olivier Faure sera leur nouveau chef de file. Il succède à Bruno Le Roux, devenu ministre de l'Intérieur dans le gouvernement Cazeneuve.

Anne-Charlotte Dusseaulx , Mis à jour le
Olivier Faure est le nouveau président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale.
Olivier Faure est le nouveau président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale. © Abaca Press

 

Publicité

Olivier Faure est le nouveau président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale. (Abaca Press)

La suite après cette publicité

Avec l'entrée de Bruno Le Roux au gouvernement, il fallait nommer un nouveau chef des députés socialistes à l'Assemblée nationale. Deux candidatures avaient été déposées : celle d'Olivier Faure, 48 ans, élu de Seine-et-Marne et porte-parole du Parti socialiste, et celle de Guillaume Bachelay, 42 ans, numéro deux du Parti socialiste et député de Seine-Maritime. C'est finalement le premier - jusqu'à présent vice-président du groupe - qui l'a emporté lors d'un vote à bulletins secrets mardi. Par 137 voix contre 120.

La suite après cette publicité

Elu député pour la première fois en 2012, Olivier Faure connaît bien les arcanes du palais Bourbon pour y avoir été secrétaire général du groupe socialiste (2007-2012), alors présidé par Jean-Marc Ayrault, dont il est un proche. Juriste de formation, il avait auparavant travaillé auprès de Martine Aubry au ministère de l'Emploi (1997-2000) et avait rejoint François Hollande, jusqu'en 2007, en tant que directeur adjoint du cabinet de Premier secrétaire du PS de l'époque. La même année, Olivier Faure publie une bande dessinée intitulée Ségo, François, papa et moi (Hachette Littératures) où il raconte en croquis les coulisses de la campagne de Ségolène Royal. Autre petite anecdote rapportée par Le Monde : il a été le colocataire de Benoît Hamon dans les années 1980 alors qu'ils étaient tous les deux jeunes rocardiens. 

Olivier Faure "incarne le mieux le centre de gravité du groupe", selon plusieurs élus à l'AFP. Ce député médiatique était un habitué de la salle des Quatre colonnes, où il faisait face aux journalistes, sa cigarette électronique toujours à portée de main. 

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Une défaite pour Manuel Valls?

Lors de sa première conférence de presse de président, ce natif de l'Isère a affirmé, selon des journalistes présents, souhaiter que le groupe socialiste "retrouve une convivialité, une solidarité qui a fait défaut" ces derniers mois. "Je sais que nous sommes capables du pire, mais je sais aussi que nous sommes capables de démentir les pires pronostics", a ajouté Olivier Faure. En vue de la primaire à venir, il ne prendra pas position pour l'un ou l'autres des candidats, affirmant avoir "pris l'engagement de l'impartialité". "Nous ne partons pas favoris pour la présidentielle. On s'est déchiré, maintenant ça suffit. Il faut rassembler", a-t-il encore déclaré.

Certains élus voient dans cette victoire un revers pour Manuel Valls. Ses soutiens "étaient très mobilisés pour [Guillaume] Bachelay", d'après un député, soutien d'Emmanuel Macron, à l'AFP. Un autre, non aligné, confirmait une "défaite" pour l'ancien Premier ministre, son soutien "(Christophe) Borgel - dont le nom avait circulé pour être candidat - et les légitimistes ayant fait campagne pour Bachelay". Ce dernier, ancien fabusien, faisait partie, avec Vincent Feltesse et Julien Dray, du commando de campagne de François Hollande pour 2017, avant que le président renonce à se représenter. Il pilote aussi pour le parti les "cahiers de la présidentielle", destinés à nourrir le programme du futur candidat du PS.

Un homme de compromis

Cette année, Olivier Faure avait tenté de trouver une issue au débat sur la loi Travail, qui avait divisé le Parti socialiste. Ce qui lui avait valu des critiques au sein de son propre camp, certains l'accusant de vouloir affaiblir le Premier ministre, Manuel Valls. "Ça a été violent", racontait-il à l'époque, à propos de la réunion de groupe matinale où le député avait proposé un amendement - avec le soutien de 123 socialistes - pour empêcher une baisse de la rémunération des heures supplémentaires. "J'ai voulu construire un compromis acceptable pour tous", expliquait-il se défendant d'avoir fait cela "dans le dos" du gouvernement. "Soit on est avec lui, soit on est avec les frondeurs, il n’y a pas de place pour l’entre-deux dans son storytelling", regrettait alors Olivier Faure dans Le Monde, à propos de Manuel Valls.

La déchéance de nationalité avait été, comme pour beaucoup d'autres socialistes, un moment difficile à accepter pour Olivier Faure, né d'un père français et d'une mère vietnamienne [il n'a pas la double-nationalité, le Vietnam ne le permettant pas] et opposé à cette mesure. "On naît avec un nom, un prénom, un état civil, une nationalité. La nationalité fait partie intrinsèque de l’individu et ne peut être un élément de la peine", expliquait-il dans Les Jours. Et de poursuivre : "Ces éléments ne peuvent être retirés à un individu, aussi barbare soit-il. Un Français peut être un héros, mais hélas aussi un salaud." Là encore, il avait tenté de déposer un amendement, signé par 75 de ses collègues, pour remplacer la déchéance de nationalité par une peine de "déchéance nationale". Rejeté. Mais cette fois, le gouvernement avait renoncé.

Source: leJDD.fr

Contenus sponsorisés

Sur le même sujet
Thomas Ménagé et Aurélien Lopez-Liguori, députés du Rassemblement national, dans l'Hémicyle.
Chroniques

Libertés en danger : la folle spirale autoritaire de la macronie

TRIBUNE. Les deux projets de loi portés par l’exécutif, sous couvert de lutte contre les dérives sectaires et de régulation de l’espace numérique, piétinent les libertés fondamentales des Français, alertent les députés RN Thomas Ménagé et Aurélien Lopez-Liguori, qui espèrent une double censure du Conseil constitutionnel.

Publicité