Il Etaix une fois…
A La Rochelle, le cinéma est question de passion et de redécouvertes, pour le plaisir cette année du compagnon d’Annie Fratellini.
"Deux fois dans ma vie j’ai compris ce qu’était le génie: la première fois en regardant la définition dans le dictionnaire et la seconde en rencontrant Pierre Etaix…" L’hommage est de Jerry Lewis. Il existe depuis des années une vieille et noble amitié - et pas pour de rire - entre eux deux. Si fort est ce lien qu’en dépit d’un état de santé fragile l’acteur américain a promis d’être là lundi, pour une soirée exceptionnelle donnée au Cirque d’hiver, afin de fêter la nouvelle sortie des 5 films (et 3 courts métrages) réalisés par Pierre Etaix dont Yoyo (1965). En noir et blanc, sans parole ou presque, une histoire d’amitié entre un enfant clown et un milliardaire mélancolique et ruiné. Un film délicieux, rempli de références à Chaplin et à Linder qui fit écrire à François Truffaut: "C’est un beau film dont j’ai aimé chaque plan, chaque idée et qui m’apprend des tas de choses sur le cinéma…"
En mai dernier, le Festival de Cannes a été le premier à rendre hommage au talent de cinéaste de Pierre Etaix, 81 ans, admirateur de Buster Keaton et de Jacques Tati, dont il fut l’assistant. Ce week-end, c’est au tour du Festival international du film de La Rochelle de donner à redécouvrir Le Soupirant, Le Grand Amour ou Heureux anniversaire, avant leur sortie sur les écrans, dans des versions restaurées par les fondations Gan et Technicolor.
"Des rires, mais pas forcément ceux que j'attendais"
Ces films, coécrits avec Jean-Claude Carrière, sont restés invisibles pendant des années, du fait de la malveillance du producteur qui en bloquait les droits. "Les négatifs ont été très abîmés. On a retrouvé une copie à Chartres, dans un silo à grain, ne me demandez pas pourquoi…" Mais le règlement du contentieux, il y a juste un an, permet à Pierre Etaix de "revivre", artistiquement.
"S’il y a eu compensation financière? Oh oui, mais elle est si symbolique que je préfère ne plus y penser, nous disait-il en mai à Cannes. La bonne chose c’est que je peux recommencer à avoir des idées. Avec Jean-Claude nous avons depuis des années un projet de film en 3D, mais qui intègre cette illusion sans qu’on s’en aperçoive", confie-t-il avec un petit sourire triste qui intrigue.
Comment seront reçus ses films, quarante ans après? "C’est exactement la question que je me suis posée avec pas mal d’inquiétude avant la projection à Cannes. J’ai entendu des rires, mais pas forcément ceux que j’attendais. Et puis quand, à la fin, la salle s’est levée, en voyant pas mal de gens heureux je me suis dit qu’ils avaient encore une vertu…"
Source: JDD papier
Virginie Ledoyen au JDD : « Je devais être crédible un flingue à la main »
THRILLER. L’actrice joue une enquêtrice chargée d’élucider des disparitions d’enfants.
Les sorties cinéma du 24 avril : Le Mangeur d'âmes, Le déserteur, Challengers...
CINÉMA. Chaque semaine, le service Culture du JDD vous livre sa sélection des sorties sur grand écran.
Lola Dewaere au JDD : « Mon personnage a une vie un peu compliquée qui me ressemble »
DOUBLE. En incarnant la petite-fille de Sherlock Holmes, l’actrice s’attaque à un personnage complexe et haut en couleur qui fait écho à sa propre histoire.
Cinéma : "Homejacking", huis clos et faux-semblants
ORIGINAL. Un polar au récit malin et bien construit où les apparences sont trompeuses.
Dev Patel, le John Wick indien
BADASS. Le réalisateur, scénariste et acteur britannique signe un film d’action jouissif.