Littérature

Baptiste Liger, directeur de la rédaction de "Lire magazine littéraire", est attaché à sa Nièvre natale : "Venir ici répond à un besoin"

Baptiste Liger, directeur de la rédaction de "Lire magazine littéraire", est attaché à sa Nièvre natale : "Venir ici répond à un besoin"
Baptiste Liger à l'étang de Montapas, dans le Bazois. Photo d'archives © Christophe MASSON
Quand Baptiste Liger vient dans la Nièvre, ce n’est pas seulement pour faire plaisir aux siens. Il a un véritable attachement à cette terre qui lui procure un équilibre dont il a besoin pour vivre à Paris. Directeur de la rédaction de "Lire magazine littéraire", aimant nager dans toutes les piscines, il raconte ce qui le lie à ce coin de Bourgogne.

Il arrive les mains dans les poches de son jeans. Il attend devant le Journal du Centre, à Nevers, une adresse qu’il connaît bien puisque, pendant sept ans, il écrivait une chronique littéraire pour le quotidien nivernais. C’est sûr, il n’a plus son allure de jeune homme de 20 ans.

Aujourd’hui, il a une chevelure poivre et sel, quelques kilos en plus, mais n’a rien perdu de son visage toujours un peu enfantin. Baptiste Liger sort tout juste de la piscine Aquabalt de Nevers. A les cheveux encore un peu humides. Et au-dessus de son masque, son regard aiguisé et curieux ne perd rien de ce qui l’entoure en entrant dans les locaux.

Nager et courir

« Dès que je me déplace dans une ville pour un festival, un Salon littéraire… je vais à la piscine », dit-il ravi d’avoir enfin pu tester le nouvel équipement construit à Nevers. « C’est un bel équipement. Et en général dans la Nièvre, on est gâtés », insiste ce nageur de brasse et de dos. « Pas le crawl, ça demande vraiment de l’endurance… » Les lieux de baignade, il connaît. Il pourrait presque établir un atlas des piscines. Il aime nager. Et courir un peu. Et là, dans la Nièvre, il a de quoi trouver des espaces où se défouler !

En tout cas, avoir un travail à Paris et pouvoir rester ici, c’est un luxe.

Si l’on croise si souvent Baptiste dans la Nièvre, ce n’est pas qu’un effet secondaire des confinements depuis plus d’un an. Non, Baptiste est attaché à la Nièvre. Lui qui vit à Paris, se définit, d’ailleurs, « Nivernais par intermittence ». Aujourd’hui, avec une reprise frémissante d’une vie quasi normale, il se dit « moins maître de son temps. Mais, en général, je suis quinze jours à Paris et quinze jours dans la Nièvre. Avec le développement du télétravail durant cette période de confinement, j’ai plutôt passé pas mal de temps dans la Nièvre. En tout cas, avoir un travail à Paris et pouvoir rester ici, c’est un luxe ».

Revenir dans son village d'enfance

Son fort attachement à cette terre se niche aussi dans sa vie familiale, à Châtillon-en-Bazois, une petite commune où ses parents âgés de 70 et 72 ans, tiennent toujours un garage. « Je suis fils unique et je suis très attaché à ma famille. Mais de toute façon, venir dans mon village d’enfance et d’adolescence répond aussi à un besoin. »

L'étang de Montapas, les vacances à deux pas de la maison de son enfance pour Baptiste Liger

Mais il a, également, besoin de Paris pour toute la vie culturelle et littéraire. « Il faut être sur place pour suivre au quotidien tout ce que propose cette capitale dynamique. » Alors vivre au rythme pendulaire entre la ville et le vert de la Nièvre lui « procure un équilibre indispensable ». Passer des journées, l’été, dans le petit pavillon de ses parents à 50 m de l’étang de Montapas, une plus petite commune encore du Bazois, est aussi une manière de se ressourcer. « J’aime le Bazois et ce département qui nous appellent pour revenir à nos sources, comme la sagesse. Cela nous permet de nous remémorer ce que nous sommes. C’est un lien aux lieux bien réel. La Nièvre, c’est un certain confort qu’on sous-estime ici. »

Croiser ses amis chez le boulanger

Mais, il n’y a pas que l’effet campagne, pour lui qui est loin d’être un rurbain ou un bobo qui découvre le vert pays des eaux vives. « Beaucoup de mes amis sont allés ailleurs pour des raisons familiales ou professionnelles. Mais, j’aime l’idée que l’on se retrouve au même endroit à un moment donné, là dans la Nièvre. C’est assez touchant comme pour les fêtes de fin d’année, par exemple. On se croise chez le boulanger, au supermarché, chez les commerçants. Ce sont des petits instantanés, on fait des bilans de vie. »

Et pourquoi pas un festival de western ?

Passionné de littérature, bien sûr, de cinéma… il aime à se replonger dans ce département qui pourrait être « un formidable décor pour faire des films d’horreur. Là, une petite étendue d’eau avec une forêt, c’est cinégénique, et on en a beaucoup dans la Nièvre. Ici, des maisons à l’abandon. On pourrait mettre un silure à la place d’un requin. Il y a un vrai potentiel visuel, et le climat qui va bien. Oui, la Nièvre pourrait être un territoire de cinéma. »

Sous la chevelure de Baptiste, tout vient de se mettre en route. « Je pense aussi qu’un festival de western pourrait être organisé. J’aime les traditions et les rites populaires. La Nièvre avec des grands espaces, du bétail, des chevaux… Ce serait parfait ! Allez, chiche ! »

 

Sylvie Anibal
[email protected]


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