Festival d'Avignon Rencontre avec Daniel et William Mesguich : « Nous sommes habités par les grands textes »

Vous incarnez René Descartes (1596-1650) et Blaise Pascal. (1623-1662). Que dire de ces deux philosophes ? De qui vous sentez-vous le plus proche ?

William Mesguich : « Pascal est ardent dans son désir de changer les hommes, il s’exalte dans la passion mystique. Il parle au nom de la petite voix que chacun de nous peut entendre. C’est en quelque sorte un dialogue intérieur. Je suis plus pascalien, j’aime son côté tranchant que je retrouve dans d’autres personnages comme Macbeth, Artaud. »

Daniel Mesguich : « Descartes regarde le monde avec une distance empreinte d’humour. La dimension théâtrale qui enchante le spectateur tient à l’asymétrie entre les deux protagonistes. L’un est joyeux, en pleine forme physique, vivant, et c’est le plus âgé des deux. Le jeune Pascal, lui, est malade, fiévreux, fébrile. Tout les oppose : le rationaliste prudent, le mystique fervent. Celui qui croit en la raison et celui qui n’a pas foi en la science. C’est un partage du monde, mais si cette pièce est si...