Rappelons d’abord que le Cher n’est pas… du Cher. Cette rivière qui court tout de même sur 367 kilomètres et donne son nom au dix-huitième département naît dans le vingt-troisième, dans la commune creusoise de Mérinchal.
Ce dernier département que les révolutionnaires ont, du reste, failli baptiser Haute-Creuse tandis que l’Indre aurait pu être nommée Indre-et-Creuse.
D’un point de vue étymologique, le Cher et la Creuse, mais aussi les Charentes, la Garonne ou le Gard partageraient d’ailleurs une même racine préceltique : « kar », désignant une rivière caillouteuse…
Ces communes du Cher aujourd'hui disparues
De son côté, l’Allier réserve aussi une surprise de taille : il aurait sérieusement pu être le fleuve royal à la place de la Loire ! Si, si ! Par convention, à la confluence de deux cours d’eau, c’est en effet celui qui a le plus fort débit qui prend le pas sur l’autre.
Les géographes ont tranché pour la Loire
Mais il arrive souvent au bec d’Allier que l’Allier coule plus fort que la Loire ! Fin juin par exemple : 70 mètres cubes par seconde pour le premier et à peine 50 pour la deuxième ! Vue du ciel ou sur une carte, c’est en outre bien elle qui semble se glisser dans le lit de l’Allier et non l’inverse.
Mais en dépit des fluctuations de débit, le bassin-versant de la Loire supérieure ainsi que la longueur de son cours sont un peu plus importants que ceux de l’Allier. Voilà pourquoi et comment les géographes ont tranché. Un choix inverse, et tous les écoliers auraient dû apprendre que le plus long fleuve de France prend sa source au Moure de la Gardille (Lozère). Et non au mont Gerbier-de-Jonc (Ardèche).
Floris Bressy
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