Hier
Notre chroniqueuse Pamela Renault vous emmène sur la terre de son enfance. Dépaysement garanti.
Une fois n'est pas coutume, je vous écris ma chronique de l'île Maurice. Je pourrais vous parler des plages magnifiques, des paysages à tomber par terre ou de la cuisine mauricienne, mais l'île Maurice, c'est aussi son peuple ! Alors, si vous souhaitez aller au-delà de la carte postale et découvrir le cœur de cette île magnifique, prenez le temps d'échanger avec les locaux.
Aujourd'hui, je vous emmène à la rencontre d'Eugène, le pêcheur d'Albion, mon village d'enfance. Il est 7h30, me voici sur la plage pour ma baignade matinale. Je croise toujours les mêmes personnes : celle qui fait son yoga, celle qui promène son chien, celle qui fait son sport ou celle qui, comme moi, va piquer une tête dans cette eau à 25 degrés, malgré l'hiver qui commence. Je l'avoue, l'hiver ici, la température minimale ne passe pas sous les 17 degrés.
Sur la plage, il y a aussi les pêcheurs qui arrivent ou ceux qui ont déjà terminé leur matinée de travail. Ne passez pas à côté d'eux, prenez le temps de les saluer et d'échanger. Ce sont des encyclopédies de la mer et aussi de l'île. Ils vous raconteront leur pays, vous donneront les meilleurs endroits à voir et vous conseilleront sur les poissons et autres fruits de mer. Si vous avez le temps, c'est le bonheur, car ils peuvent être très bavards.
Moi, j'adore mon petit moment avec Eugène. Il me livre ses moments de vie, ses recettes de cuisine et me vend ses poissons tout frais sortis de l'eau : céteau, cordonnier, millet, vièle rouge, rouget, capitaine… Ces noms de poissons sonnent comme une douce musique à mes oreilles, la musique de mon enfance. Il est temps de rentrer. Ma mère m'attend. Elle va vider les poissons et les faire frire. Je hume cette bonne odeur et, comme une petite fille, je me mets à table et patiente. Ce poisson frais, c'est l'île Maurice en bouche.
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