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Tourisme : la Guyane, authentique et surdimensionnée

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Son retard dans le développement touristique est-il en train de devenir l’atout de la Guyane ? Pas de palaces en bord de plages, pas de transats à perte de vue ni d’eau couleur lagon. Mais le vert d’une nature luxuriante qui abrite une faune étonnante. Le tout cohabite avec le centre spatial guyanais et une histoire marquée par les bagnes.

La Guyane est à apprécier dans son jus : celui que les alluvions rejetées dans l’océan Atlantique par le fleuve Amazone colorent en beige grisâtre et que les courants marins amènent sur ses 300 kilomètres de côtes et bien au-delà. De ce fait, le milieu est incroyablement riche  : la mangrove côtière et les innombrables espèces de poissons en sont de bons exemples. Du ciel, c’est pourtant le vert qui domine quand on arrive. Le ton est donné : avec près de 85 % de son territoire couvert par la forêt amazonienne, ce département d’outre-mer de 84 000 km2 – l’équivalent du Portugal – ne cesse de surprendre. À commencer par la première bouffée d’air : chaud – autour de 30 degrés – et humide.

De l’île Royale, on aperçoit la prison de Dreyfus sur l’île du Diable. Un mur avait été construit devant ses fenêtres pour qu’il ne puisse même pas voir les eaux bleues.
De l’île Royale, on aperçoit la prison de Dreyfus sur l’île du Diable. Un mur avait été construit devant ses fenêtres pour qu’il ne puisse même pas voir les eaux bleues.

Kourou, port spatial de l’Europe

C’est du centre spatial guyanais (CSG) que sont lancés à l’heure actuelle plus de 50 % des satellites de télécommunications. Si le chiffre est impressionnant, visiter l’endroit ne l’est pas moins. Après le passage de deux ponts immenses (dont celui de la rivière Cayenne, large d’1,2 km), trois radars de poursuite, perchés sur une colline, indiquent l’entrée dans le périmètre de 690 km2 du CSG. C’est le seul centre qui soit ouvert à la visite, gratuitement en plus. On peut découvrir les installations, assister à un lancement sur l’un des cinq sites officiels, explorer la savane avec l’Office national des forêts une fois par mois, ou découvrir le musée de l’Espace (lui seul est payant). Avec de l’inoubliable à la clé, comme les lanceurs des fusées dont celui d’Ariane 5.

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Le passé poignant des bagnes

Contemplée du catamaran, la couleur de l’eau change à l’approche des îles du Salut. Mais son beau bleu a-t-il pu édulcorer le calvaire des bagnards déversés par la France sur cet archipel à partir de 1795 ? Le poids de cette histoire y a longtemps freiné le tourisme. Si des bâtiments ont été restaurés comme la maison du directeur de l’île Royale, visiter les ruines du dortoir de la réclusion sur l’Île Saint-Joseph où dormaient 160 forçats ou voir au loin la prison solitaire de Dreyfus sur l’île du Diable se révèle fort en d’émotions. La réalité de l’époque saute aux yeux dans l’église, où le faussaire lillois Francis Lagrange a peint la vie au quotidien. Et le passé nous rattrape dans ce décor de rêve.

La majorité des bâtiments ayant accueilli les bagnards sont en ruine. Mais on peut loger, sur l’île Royale, dans les quartiers des surveillants.
La majorité des bâtiments ayant accueilli les bagnards sont en ruine. Mais on peut loger, sur l’île Royale, dans les quartiers des surveillants.

ON A AIMÉ

La cuisine guyanaise avec ses légumes et fruits parfumés, parsemée d’épices. En poisson, mention spéciale au Jamais goûté et à l’Acoupa rouge, deux espèces locales.

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ON N’A PAS AIMÉ

Que les produits de Guyane n’arrivent pas assez sur nos étals de la métropole, comme ses délicieuses crevettes sauvages.

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