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Pourquoi les papillons sont-ils aussi nombreux dans nos jardins cet automne ?

En ce mois d’octobre, les papillons sont encore nombreux à butiner dans nos jardins. Comment l’expliquer ? Et est-ce un signe que leur population se porte mieux ?

Temps de lecture: 3 min

« Pourquoi voyons-nous encore des papillons blancs voleter dans nos jardins en octobre ? Est-ce un effet du réchauffement climatique ? », interroge Dany, de Lens.

Ces papillons blancs, observés par notre lecteur, appartiennent à la grande famille des piérides. Les piérides du chou, du navet et de la rave font partie des plus communs. C’est l’espèce la plus présente dans nos jardins. Si l’adulte, avec ses ailes blanches à points noirs, est l’ami des jardiniers en tant qu’insecte pollinisateur, sa larve, en revanche, peut engendrer de sérieux dégâts au potager.

Leur présence à l’automne n’a rien d’étonnant pour Théalie Dhellemmes, chargée d’études faune au Groupe ornithologique et naturaliste (GON) des Hauts-de-France, étant donné les températures relativement douces pour la saison et les fleurs qui sont encore présentes dans les jardins. « Le soleil leur apporte assez d’énergie pour se mouvoir et les ressources alimentaires persistent », explique la spécialiste.

Une situation qui reste préoccupante

Est-ce un signe que l’espèce se porte mieux ? Malheureusement, non. Un indicateur, mis au point grâce au travail bénévole de passionnés, a permis d’estimer le nombre d’espèces de papillons de jour qui ont disparu. Le constat est alarmant : sur les 301 espèces en France métropolitaine, deux tiers ont disparu d’au moins un département. Le Nord et le Pas-de-Calais ne sont pas épargnés constate Xavier Houard, coordinateur scientifique à l’Office pour les insectes et leur environnement (OPIE). En 20 ans, les Hauts-de-France ont perdu entre 14 et 27 espèces de papillons de jour.

Les premières victimes sont les espèces spécialistes, indique le scientifique. Le Damier du frêne, que l’on voyait voler particulièrement dans l’Artois, a complètement disparu. Le Grand Collier argenté et la Bacchante ont déserté les clairières forestières. Quant à l’Azuré des Mouillères, on ne l’observe plus que dans l’Aisne, département qui a toujours été plus riche en papillons que ses voisins.

Les causes de ce déclin sont multiples ; la destruction des milieux naturels et leurs transformations, l’aménagement urbain, l’agriculture intensive avec l’utilisation des pesticides ainsi que le réchauffement climatique.

Observer pour mieux agir

À notre échelle, on peut aider les scientifiques à compter les espèces de papillons qui nous entourent. L’observatoire, coordonné par l’association Noé et le Muséum d’histoire naturelle, permet de mesurer l’impact de nos modes de vie sur ces espèces. Pour participer, pas besoin d’être un spécialiste, une fiche d’observation aide à identifier les différentes espèces. Il suffit d’avoir de bons yeux et d’être patient ! Depuis la création de cette « opération papillons » en 2006, on compte plus de 12 000 participants et plus de 1 500 000 papillons comptés !

Pour participer à l’opération papillons, c’est par ici.

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