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L’écrivain belge aurait eu 120 ans : qui était Georges Simenon?

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L’année 2023 marque les 120 ans de la naissance de Georges Simenon. L’occasion pour Liège de lui rendre hommage avec un festival, « Le printemps Simenon ». Et pour nous d’évoquer le père du commissaire Maigret en dix anecdotes.

On a menti sur sa date de naissance

Georges Simenon n'est pas né, comme on le croit, le jeudi 12 février 1903. Mais le 13 février, un vendredi. Sa mère, extrêmement superstitieuse, supplia son mari de déclarer à la mairie de Liège que son fils était né la veille.

Il était très précoce

À 16 ans, il devient reporter à La Gazette de Liège. À 18 ans, il publie son premier roman, Au pont des Arches, signé Georges Sim.

Son frère a été condamné à mort

Christian, son frère cadet, a été un cadre du rexisme, une idéologie populiste fascisante. Le 17 août 1944, il est de la tuerie de Courcelles, qui a pour but de venger la mort du bourgmestre rexiste Oswald Englebin, de sa femme et de son fils. 27 civils sont assassinés. Christian Simenon est condamné à mort par contumace car Georges lui a conseillé entre temps de s’engager dans la Légion étrangère. Il sera tué en Indochine en 1947.

Il a été journaliste

C’est par le journalisme qu’il vient à l’écriture. Un matin de 1919, il va voir le directeur de La Gazette de Liège, petit journal ultra-conservateur, pour lui proposer ses sevices. Et ça marche ! Sous le nom de Georges Sim, il relate donc notamment les faits divers… Célèbre, il reviendra au journalisme, notamment pour une série d’articles sur l’Afrique.

Il écrivait à vitesse grand V.

Il bouclait un livre en 10 jours maximum. Une véritable épreuve qui le laissait vidé, maigri. Il a ainsi écrit 192 romans, 75 Maigret et 117 romans « durs », (dont La Veuve Couderc, Le chat, Les demoiselles de Concarneau...), 158 nouvelles...

On n’a pas toujours pensé de lui qu’il était un grand écrivain

Si, aujourd’hui, il est reconnu que Georges Simenon est un grand écrivain, il n’en a pas toujours été de même... On lui a longtemps reproché un manque de style : un sujet, un verbe, un complément, des mots très simples. « Plus vous employez de mots dans un roman, ou dans n'importe quel texte, moins vous avez de chance d'être compris », répond-il. Et, aujourd’hui, peu de styles, ou de non styles, ont autant marqué. Et Simenon est le romancier de langue française le plus vendu, traduit et adapté du vingtième siècle.

Il était doué pour le marketing

Simenon a déjà écrit plusieurs enquêtes de Maigret, mais son éditeur Fayard n’y croit pas. On est en 1931. Il décide donc d’organiser un « bal anthropométrique »dans une boîte de Montparnasse, auquel il invite le tout Paris. Chaque invité vient déguisé en bandit ou en prostituée et doit laisser ses empreintes à l’entrée. Coup de pub pharamineux. Maigret est lancé.

Avant cela, en 1927, il avait eu un autre projet, très en avance sur son temps : écrire un roman en une semaine dans une cage de verre sous les yeux du public. Projet avorté, mais quelle idée !

Il pouvait avoir une vie de jet setter

Simenon n’était pas du genre à faire des économies. Il dépensait sans compter dans les voitures de luxe, les fêtes sur son yacht, et l’achat de propriétés.

Il aurait et des rapports sexuels avec 10 000 femmes

La légende veut que, discutant un jour avec Frederico Fellini, Simenon a évalué à 10 000 le nombre de femmes avec lesquelles il aurait eu des rapports sexuels, dont 8 000 prostituées. Parmi les femmes de sa vie, Josephine Baker avec qui il a vécu une liaison secrète et passionnée.

Il était obsédé par « l’homme nu »

« L’homme nu », c’était l’obsession de Georges Simenon : « Ce qui m'intéresse, ma raison d’écrire, c'est l'homme tout nu. Non pas l'homme tel qu'il se voit ou se déguise pour se rassurer, avec un chapeau, un faux col, un complet. Non, l'homme seul, au moment où, par exemple, il va s'endormir. Seul avec ses pensées, avec lui-même. »

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