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À 40 ans, Chimène Badi chante (enfin) Piaf: «J’attendais d’avoir le vécu nécessaire»

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Chimène Badi est tombée amoureuse de Piaf et de son répertoire très jeune, « à 4 ou 5 ans ». Mais pour lui rendre un « hommage qui vient des tripes », il fallait « du vécu », « une histoire »… À 40 ans, elle se sent prête. L’album est sorti vendredi, et elle vient à la rencontre de son public la semaine prochaine, en dédicaces jeudi à Villeneuve et en concert à Lille vendredi.

Chanter Piaf, c’est quelque chose dont vous aviez envie depuis longtemps ?

« J’y pense depuis un moment. Mais je devais prendre du temps, car pour incarner les œuvres d’Edith Piaf, il faut un minimum de vécu, de parcours, et ce n’était pas mon cas. On ne peut pas chanter ‘non je ne regrette rien’ à 20 ans. J’attendais d’être prête, d’avoir mon ressenti, ma propre histoire à raconter dans ses chansons. »

De quand date votre rencontre avec Edith Piaf ?

« Je l’écoute depuis que je suis toute petite. Ma mère avait des tonnes de cassettes de chansons françaises et un jour, j’en ai pris une au hasard, je l’ai mise dans mon walkman et j’ai entendu Mon dieu. Je devais avoir 4 ou 5 ans, je ne comprenais pas ce que j’entendais, mais j’ai senti son désespoir, sa foi… Ça m’a bouleversée. Et en fait, c’est la première artiste qui me donne envie de chanter. Je n’ai plus jamais cessé de l’écouter. Donc c’était naturel qu’un jour je la chante, mais j’attendais le bon moment. Pas respect pour l’artiste et pour moi. »

Comment on s’attaque à ce répertoire, que tout le monde connaît ?

« Le répertoire de Piaf est particulièrement daté, mais avant-gardiste par rapport à ce qu’il raconte. La chose la plus importante pour moi, c’était de ne pas perdre l’ADN des chansons. Donc il fallait vraiment faire très attention aux arrangements. Il fallait emmener les œuvres jusqu’à aujourd’hui sans qu’on dise, ‘mais pourquoi elle a fait ça ?’. C’est là qu’intervient tout le talent de Tiborg, avec qui j’ai travaillé en binôme, c’est un vrai magicien. »

Est-ce que vous avez appréhendé la réception du public ?

« Pour être honnête, je ne me suis pas posé la question. J’ai juste voulu chanter une artiste que j’aime, par envie, par besoin… Par amour. C’est un répertoire qui me fait vibrer. Et ça que je cherche dans la musique. Ça faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé et je suis très heureuse. »

C’est votre deuxième disque de reprises. À un moment où il y a beaucoup d’auteurs-compositeurs dans le paysage musical et peut-être moins la place pour les interprètes purs, alors que c’est une vraie spécialité…

« C’est agréable à entendre ce que vous dites, et je suis d’accord avec vous… C’est vrai que c’est un réel travail que de savoir interpréter une chanson, de raconter une histoire… Ce n’est pas simple. Et c’est vrai qu’il y a moins de place pour l’interprétation aujourd’hui… Mais ce n’est pas grave. Pour moi tout ce qui compte, c’est que ça vienne des tripes. »

Vous allez venir à Villeneuve d’Ascq pour une séance de dédicaces. C’est important ces rencontres ?

« C’est hyper important pour moi d’avoir des retours, car mon public sera toujours honnête, me dira toujours la vérité… Et la plupart du temps, il voit plutôt juste. Et puis j’aime le contact, la chaleur… J’aime que les gens me parlent d’eux… J’ai le sentiment parfois d’être une grande sœur, une pote… Les meilleurs moments que je vis, c’est avec mon public. »

Le lendemain, vous êtes en concert au Sébastopol. Est-ce qu’on y entendra que le répertoire de Piaf ?

« Principalement, mais je garde quelques incontournables de mon propre répertoire. C’est quand même important de garder les chansons qui ont créé le lien avec le public. »

Entre ces deux rendez-vous, vous restez à Lille. Vous avez prévu quelque chose de particulier ?

« De me reposer ! Honnêtement, je n’arrête pas depuis 15 jours, et il faut que j’assure le spectacle, donc dodo ! »

Séances de dédicaces le jeudi 26 janvier à 17h au centre commercial V2 de Villeneuve d’Ascq. Concert au Sébastopol à Lille, le vendredi 27 janvier à 20h. Tarifs : de 27 € à 44 €. Il reste des places.

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