Mathias Énard, prix Goncourt 2015 : « La littérature a un rôle central pour mettre en récit ce qui se passe à la campagne »

Le Goncourt 2015, qui vit à mi-temps dans un village des Deux-Sèvres, est l’invité d’honneur du festival Lettres d’automne. L’occasion de sonder son regard sur la ruralité.
Publié le 12/11/2021 à 08h43, mis à jour le 12/11/2021 à 08h43 • Lecture 5 min.
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L’écrivain né en 1972 a longtemps voyagé entre Orient et Occident.

L’écrivain né en 1972 a longtemps voyagé entre Orient et Occident. • OLIVIER DION/LH/OPALE

Depuis une dizaine d’années, l’écrivain Mathias Énard a renoué avec la campagne de son enfance : il navigue désormais entre Barcelone et son village au fin fond du Poitou. Son dernier roman, le Banquet annuel de la Confrérie des fossoyeurs (Actes Sud) dévoile une nouvelle manière de vivre et penser la campagne.

Peut-on considérer votre Banquet comme vos variations sur la province ?

Je n’emploie jamais ce mot-là ! Car lorsqu’on dit « province », on dit forcément « Paris » : on fabrique une dualité, on dit beaucoup plus que ce que l’on pense dire… Je n’ai jamais habité Paris, je ne fais pas cette différence entre la capitale et le reste du pays. Je n’ai donc pas besoin du terme qui renvoie au rapport centraliste caractéristique de la France. Les problématiques des villes, à différentes échelles, sont partout les mêmes : la circulation des voitures, les transports en commun. Tout comme il existe des problématiques communes à l’Europe rurale.

L’Espagne ou l’Italie connaissent des dynamiques semblables aux nôtres, cette valse-hésitation entre un immense désir de retrouver la nature, transformer notre relation avec elle, développer une agriculture moins polluante, respecter l’environnement et la faune ; et en même temps, la tendance à vouloir de plus en plus vivre à la campagne, quitte à provoquer des transformations radicales et destructrices du milieu naturel…

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