L’Échiquier, de Jean-Philippe Toussaint
Printemps 2020. Alors que la pandémie recroqueville le monde entier dans le huis clos des espaces intimes, Jean-Philippe Toussaint passe outre les angoisses et l’hypocondrie pour se lancer dans deux ambitieux chantiers d’écriture : un récit sur ses années de jeunesse – celui qui est sous nos yeux, comme en cours d’élaboration – et une traduction du Joueur d’échecs, de Stefan Zweig. Les deux projets, menés de front, conjuguent la même fidélité au passé et conduisent à la source de la vocation d’écrivain de celui qui intitula un premier livre – commis au début des années 1980 – Échecs. C’était juste avant la Salle de bain et son immense succès, qui allait faire du romancier belge au héros nonchalant un pape du minimalisme contemporain.
Quatre décennies plus tard, nous voici face à l’Échiquier et à ses 64 chapitres – comme autant de cases dans le jeu, sur lesquelles plane l’ombre puissante du père, qui fut un grand journaliste du quotidien Le Soir et apprit au fils en culotte courte à déplacer ses pions. Étant bien entendu que la victoire devait rester paternelle, quitte à éviter le combat le jour où l’adolescent fut devenu assez fort pour gagner…
Je soutiens La Vie
La Vie propose une partie de son contenu gratuitement, mais l’information de qualité a un coût. Votre soutien est précieux pour nous aider à préserver notre exigence journalistique et l’indépendance de notre rédaction.
Notre sélection d'articles sur le même sujet