Qu'est-ce que ce « catholicisme en contexte postmoderne », thème de votre conférence ?
Notre interrogation est née de la thèse admise selon laquelle
notre modernité est issue du christianisme. Dans cette société
moderne, l'emprise de la religion diminue. Ce que l'on doit se
demander, c'est si l'époque contemporaine est fermée à la religion
parce que le christianisme a réussi, ce qui est paradoxal, ou bien
si le catholicisme, donnant naissance à cette modernité
individualiste, subjectiviste et relativiste, s'est lui-même
transformé et serait en congruence avec cette nouvelle société.
Quand on insiste sur l'incompatibilité entre le christianisme et la
modernité, c'est parce que l'on privilégie une figure de la
religion chrétienne qui est le catholicisme intransigeant, qui
posait que l'Eglise n'avait pas à s'adapter au monde moderne et que
c'était la société qui devait s'adapter au magistère catholique. Si
l'on pense, au contraire, que le catholicisme, c'est d'abord ce que
disent les gens qui aujourd'hui se reconnaissent chrétiens, on voit
qu'il y a une part de christianisme dans la société moderne. On est
passés d'une conception du religieux qui n'est plus un système
d'emprise, mais un stock de signification à la disposition des
individus pour construire leur identité.
La notion de postmoderne, c'est la « sécularisation de la
sécularisation ». On considère
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