Le dernier palais de Napoléon se trouve officiellement à Fleurus
Le château de la Paix a été reconnu comme dernier «palais impérial de Napoléon en campagne» samedi dernier en présence des autorités.
- Publié le 17-06-2018 à 00h00
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La date est historique, comme le fut le passage de Napoléon sur les terres fleurusiennes le 16 juin 1815, juste avant sa défaite à Waterloo.
Samedi dernier, soit 203 ans jour pour jour après l’établissement de l’empereur au château de la Paix à Fleurus, un acte authentique a été signé par le ministre wallon du Tourisme, René Collin, par les autorités fleurusiennes et par Pierre Branda, responsable du patrimoine de la Fondation Napoléon à Paris. Cet acte labellise le château de la Paix comme étant le «dernier palais impérial de Napoléon en campagne».
Il a fallu une rencontre entre l’échevin du Tourisme, Francis Lorand, et l’historien Pierre Branda, au moment de la célébration du bicentenaire de la bataille de Waterloo en 2015, pour se rendre à l’évidence: ce château de la Paix est bel et bien le dernier palais occupé par l’empereur avant les événements qui précipitèrent son retour forcé à Paris et qui conduisirent à son abdication.
Une étape sur la Route Napoléon
Le bourgmestre Jean-Luc Borremans a inauguré la cérémonie en rendant hommage aux ouvriers communaux qui, dès l'acquisition du château par la Ville en 1981, ont tâché de lui faire retrouver une allure digne de ce nom. «Cette reconnaissance historique placera définitivement Fleurus en étape incontournable sur la route napoléonienne en Wallonie», a-t-il souligné. L'échevin des Travaux, Loïc D'Haeyer, a remémoré les différentes étapes de la restauration du château dont un véritable relooking qui a été accéléré dès 2014 pour lui rendre son éclat.
Francis Lorand a quant à lui rappelé que le château est en réalité une gentilhommière du XVIIIe siècle qui tire son nom d'une ferme voisine à laquelle une chapelle dédiée à Notre-Dame de la Paix était adossée. Aucun traité «de la paix» n'y a donc été signé. «Depuis la frontière, sur la route Napoléon, Fleurus est la première cité à offrir aux touristes des vestiges témoins de la campagne des Cent Jours», a-t-il dit, citant par ailleurs le moulin Naveau qui servit d'observatoire à Napoléon, le château Zualart qui abrita l'état-major, l'église Saint-Victor et la maison du Dr Tournay qui servirent d'hôpitaux.
L'historien Pierre Branda a souligné l'exemple de cette reconnaissance que de nombreuses villes françaises devraient suivre selon lui. Pour le ministre René Collin, cette démarche est essentielle pour le tourisme en Wallonie. «Cela va apporter une pierre supplémentaire à la Route Napoléon. Il est important qu'on ne retienne pas uniquement la bataille de Waterloo, mais l'ensemble de l'épopée», a-t-il dit.
Plusieurs répliques de pistolets d’arçon de 1766 ont été offertes aux intervenants. Ceux-ci ont ensuite investi un instant la chambre de l’empereur reconstituée à l’étage dans laquelle un nouveau film d’animation réalisé en collaboration avec les écoles de l’entité a été projeté.