Theux: toujours à la rescousse des écrevisses à pattes rouges
L’ASBL ASPEI, de Theux, se donne pour mission de sauver les écrevisses à pieds rouge. Objectif: recréer 100 populations en Wallonie.
- Publié le 15-10-2019 à 06h00
Jadis, la Astacus Astacus, soit l'écrevisse à pieds rouges, était la véritable reine de nos plans d'eau. Aujourd'hui, sans l'action de l'ASBL ASPEI – Association pour la Sauvegarde et la Promotion des Écrevisses indigènes – lancée par le Theutois Didier Herman, ces bestioles auraient peut-être en grande partie disparu de chez nous. «Il reste 70 populations en Région wallonne», chiffre-t-il sans toutefois révéler, par souci de conservation, les lieux où on peut encore les trouver. En quinze ans, deux-tiers d'entre elles manquent en effet à l'appel. La faute à quoi ou à qui? À leur vulnérabilité face aux écrevisses invasives américaines – importée au XIXe siècle. «L'introduction d'autres espèces, comme l'écrevisse américaine dans notre milieu aquatique a entraîné le déclin massif de nos populations de pieds rouge. En effet l'écrevisse américaine ainsi que d'autres espèces sont porteuses saines d'un champignon – Aphanomyces – responsable de cette disparition. C'est la peste des écrevisses ou Aphanomycose.» Alors, en bon biologiste passionné de nature et de conservation, depuis bientôt vingt ans, l'association s'est donnée pour mission de la sauver. Objectif? Recréer 100 populations d'écrevisses à pieds rouges dans toute la région wallonne et les gérer de manière scientifique et durable. «Notre travail consiste à inventorier les populations indigènes encore existantes, de les maintenir, les protéger» et surtout de les réintroduire «par la translocation de populations» et ce grâce au soutien de la Région wallonne et le DEMNA, le Département de l'Étude du milieu naturel et agricole. « Différents facteurs doivent être pris en compte dans cette réintroduction: le milieu est-il accueillant? N'y a-t-il pas trop de prédateurs? de végétation? Le site est-il fréquenté par des écrevisses exotiques? Tout cela demande du temps et des moyens.» Et pourquoi pas l'aide de propriétaires d'étangs intéressés par une réintroduction… Allez savoir!
Infos et contact: groupe Facebook ASPEI Association pour la Sauvegarde et Promotion des Écrevisses Indigènes.