Un mal pour un bien, dit l’adage populaire… En 2019, Quentin Picon, lycéen en terminale scientifique, est victime d’un accident de voiture. Un événement qui amènera le jeune homme, également joueur de rugby à Mont-de-Marsan, à réfléchir à son avenir.

Surfant sur le site internet des Compagnons du Devoir, il découvre que l’association accompagne aussi de futurs vignerons. Révélation. Il entame illico un tour de France des vignobles. « Cela s’est transformé en passion lorsque j’ai découvert la vinification et toute la gamme des cépages et types de vins que l’on trouve en France. J’avais une appétence pour le vin, mon arrière-grand-père vinifiait pour le plaisir chez lui dans les Landes. Mais jamais je n’avais imaginé en faire mon métier », confie-t-il.

La réalisation d'un “chef-d’œuvre”

Quentin a commencé son tour par le Sud-Ouest, a enchaîné par la Provence, la Vallée du Rhône, le Médoc et la Bourgogne. « Le principe est de faire une saison complète dans une région, de la taille de la vigne jusqu’aux vendanges. L’intégration chez les vignerons a été particulièrement facile. J’ai travaillé le sauvignon à Bordeaux et à Saint-Bris. On se rend compte de l’importance du terroir car, avec un même cépage, on obtient deux vins incomparables », témoigne-t-il en regrettant que cette formation, qui existe pourtant depuis 2013, ne soit pas davantage connue. Une vingtaine de jeunes seulement suit actuellement le cursus.

Naturellement, tout compagnon doit réaliser un “chef-d’œuvre” pour valider sa formation. Alors, dans le vin ? « C’est plus compliqué que pour un charpentier. Certains ont vinifié une cuvée spéciale, d’autres ont implanté une parcelle », raconte le jeune homme.

En ce moment :

Et lui ? On ne le saura jamais. Quentin Picon, lui, n’a pas achevé son tour. En septembre 2021, il a posé ses valises en Bourgogne dans la cave millénaire du domaine Jean-François et Pierre-Louis Bersan, à Saint-Bris-le-Vineux. Vaillant rugbyman lui aussi, virtuose du ratafia, Pierre-Louis Bersan lui a proposé de créer une distillerie. Quentin rêve aussi de monter un micronégoce et de signer des vins à son nom. Deux projets qui pourraient bien aboutir l’an prochain.

Informations sur : compagnons-du-devoir.com

Retrouvez cet article dans La Revue du vin de France de juin, en kiosque le 31 mai. Si vous n’êtes pas abonné, abonnez-vous pour consulter en ligne le magazine et nos dossiers.