Dans son nouvel ouvrage, Marc Donato décrypte l'histoire de Manosque à travers ses sculptures

Marc Donato récidive. Cet historien passionné de sa ville d’adoption, vient de publier un nouvel ouvrage édité par l’Association manosquine de recherches historiques et naturelles (AMRHN) dont il est un des éminents membres. Dans ce livre, il raconte l’histoire de 20 statues, édifiées entre 1920 et 2020, qui font ou ont fait partie du paysage de Manosque. "C’est un gros travail qui n’avait jamais été fait", assure-t-il. 

Ce gros travail, rien ne prédestinait pourtant Marc Donato à le réaliser un jour. "Je suis né en Algérie, je suis Pied-noir", annonce-t-il dans un sourire, alors que son accent vient tout de suite confirmer ses dires. En 1962, il quitte sa terre natale pour s’installer en Lorraine où il exerce comme instituteur presque une dizaine d’années. "Puis en 1971, je suis venu à Manosque. Et je suis devenu professeur de français au collège du Mont d’Or", ajoute-t-il. Très vite, il se prend d’amour pour sa ville d’adoption et s’intéresse à son histoire, au point d’en devenir une référence. Depuis, il a participé à une multitude d’ouvrages et de bulletins édités par l’AMRHN. L’amour pour l’histoire, il le cultive depuis toujours sans pouvoir forcément l’expliquer : "J’aime ça. Je ne sais pas pourquoi. Mais je me suis lancé là-dedans. Et avec curiosité, un travail en entraîne un autre…"

"Ma sculpture favorite ? Sans hésitation, La femme assise"

Cette passion le pousse à reprendre ses études d’histoire à l’âge de 42 ans. "À cause des événements d’Algérie, j’avais dû arrêter mes études." De professeur de français stagiaire, "et parfois même d’éducation physique", il devient professeur d’histoire titulaire, toujours au collège du Mont d’Or.

Avec ce dernier ouvrage Manosque, ses sculptures et leurs créateurs, Marc Donato rend à sa façon un énième hommage à sa ville de cœur. Et de toutes les statues qu’il a étudiées, l’historien a bien sa préférée. "Ma sculpture favorite ? Sans hésitation, La femme assise". Installée sur la place des Marchands, elle a une histoire bien singulière. Réalisée en 1942 par l’arrière-petit-fils de Karl Marx, Karl-Jean Longuet, elle a été déplacée plusieurs fois durant son histoire. "À l’origine elle a été mise en 1948 sur le square Oswald-Bouteille, près de la place du Terreau", raconte Marc Donato. Un endroit un peu trop discret, puisque pour être davantage mise en valeur, elle est déplacée une première fois sur la place du Terreau où elle prend le nom de Belle au Terreau. Enfin, c’est sur la place des Marchands qu’elle trouvera son ultime emplacement. "Les Manosquins la surnommeront Vénus de Millot, parce que c’est le maire Aubert Millot qui l’a fait placer là", sourit Marc Donato.

Cet amour qu’il porte à La femme assise, l’historien ne le voue pas pour autant à toutes les sculptures qui ornent Manosque. "Comme tout le monde, je suis peut-être trop habitué, alors j’ai du mal à m’émerveiller. Le Lévrier par exemple, je passe tous les samedis devant pour aller acheter mon pain", s’amuse-t-il. S’il n’existe pas de "style manosquin" en termes de sculptures, il remarque notamment que sur la centaine d’années de statues qu’il a pu étudier, il existe une évolution dans les matériaux utilisés. "Il y a la pierre, le bronze, le fer forgé, l’acier, le bois et même une sculpture qui utilise des leds", explique l’historien.

Après Manosque, ses sculptures et leurs créateurs, l’historien prépare d’ores et déjà un nouvel ouvrage. "Je suis incorrigible. Mais à 83 ans, on ne se refait pas, s’exclame-t-il. Mon prochain livre est même déjà prêt." Spoiler : il s’agira d’une notice sur l’histoire de la chapelle Saint-Pancrace de Manosque. Elle servira notamment de support à l’association des Amis de Saint-Pancrace. La suite au prochain épisode, donc.

Pour se procurer le livre : 06 24 03 77 64, [email protected] ou le samedi matin sur le stand de l’AMRHN 13 rue Grande à Manosque. Prix 10 euros.