Etienne Bossut était à Fertet

On aurait voulu, à ses débuts, le classer dans la mouvance hyperréaliste... Lui, se défini beaucoup plus volontiers comme un 'photographe périphérique”. 

Mais ce que l'on retiendra avant tout, c'est qu'au moment-même où ses 'images-objets” se livrent aux regards en des sites aussi prestigieux que le musée Rodin ou à Mons, outre-Quiévrain, Etienne Bossut a sympathiquement donné suite à l'invitation adressée par son amie, Nadine Guerin, professeur d'arts appliqués, qui partage son temps de travail entre les lycées Fertet et Cournot.

Si le musée Rodin constitue pour l'artiste un site fortement symbolique, puisque révélateur de son rapport à l'Antiquité qu'il partage avec Rodin et Freud, le lycée Fertet, qui l'a accueilli tout au long de la journée de jeudi, lui a permis de mettre en exergue un autre aspect important de sa personnalité.

'Mes frères et moi avons toujours été attirés par les voitures, et en particulier les Coccinelle”, confie cet enfant de Saint-Etienne, qui y a suivi l'enseignement des Beaux-Arts, avant de s'établir comme artisan plasturgiste, activité qui servirait bientôt de socle à l'éclosion de ses créations artistiques.

Dans ses bagages, et pour agrémenter la discussion qu'il allait nourrir avec les élèves carrossiers de Fertet et les options 'arts appliqués” de Cournot, Etienne Bossut avait choisi d'apporter 'Pas ce soir”(pour passeoire), son célèbre moulage d'une carrosserie de 'Cox” criblée d'impacts de balles, comme autant d'atteintes portées à un mythe roulant, au moment de son extinction.

Autour de ce support aux confins des aspirations des élèves des deux établissements, l'artiste, de sa voix calme et tranquille de céateur ayant trouvé sa voie, a échangé avec eux, dans une relation qui s'est bientôt teintée d'une atmosphère toute de convivialité.

Etienne Bossut, au cours d'une brève rétrospective retraçant, images à l'appui, trente années de recherches artistiques dans le moulage du polyester, est même allé jusqu'à leur présenter des photos 'jamais montrées”.

Le tout, sous le regard bienveillant, entre autres, de Nadine Guerin et de sa collègue Valérie Calvat, mais aussi de la documentaliste Françoise Aubry, qui sera chargée de monter une expo photos retraçant l'aventure. Et avec la bénédiction d'Armelle Claudet, nouveau proviseur, qui n'avait pas fait mystère, dès son arrivée à Fertet, de son penchant pour les arts.