Le rideau tombe sur le Théâtre de La Digue
Ce soir, la dissolution des statuts et des missions du Théâtre de La Digue sera prononcée lors d'un ultime conseil d'administration. L'avenir est incertain pour l'ancienne maison du Grenier de Toulouse, l'ancêtre du TNT.
Que va devenir le Théâtre de La Digue, repérable à sa façade noire sur la place de la Croix-de-Pierre ? Le rideau tombe sur ce lieu qui abrita à la fin des années 1980 le fameux Grenier de Toulouse de Maurice Sarrazin et logea le Centre d'art dramatique de Toulouse Midi-Pyrénées, avant la construction du TNT/Théâtre de la Cité. Ce soir lors d'un ultime conseil d'administration, les élus de la ville et de la région prononceront la dissolution de l'ATMP (association théâtre Midi-Pyrénées) qui gère ce théâtre. Les huit salariés, dont certains travaillent ici depuis plus de vingt ans, redoutent ce moment. « C'est le clap de fin », dit l'un d'eux. « Les grilles du théâtre se fermeront le 30 juin. Nous attendons nos lettres de licenciement d'un jour à l'autre. On devrait être reclassés, a priori avec des salaires inférieurs et sans ancienneté. Mais pour l'instant, on ne sait rien ».
Le bâtiment appartient à l'État, dont c'est d'ailleurs le seul théâtre en province. Il doit être remis aux Domaines et proposé à la vente. Parmi les pistes envisageables, la Ville pourrait acquérir ce théâtre pour y installer le conservatoire d'art dramatique, dirigé par une nouvelle recrue, Pascal Papini qui assure la transition de la direction du Sorano après le départ de Didier Carette.
Depuis 2004, le Théâtre de La Digue avait la particularité de ne plus accueillir de public. Il était entièrement dédié à des compagnies régionales qui se partageaient le lieu pour la fabrication de leurs spectacles. Sébastien Bournac par exemple y a préparé « Dreamers » donné cette saison au TNT. Actuellement trois troupes y sont en résidence. « Pour les compagnies la fermeture de La Digue est dramatique, sans mauvais jeu de mot », dit Hervé Taminiaux, metteur en scène toulousain qui y répète sa prochaine création avec sa compagnie Flagrants Désirs. « Le plateau est très confortable, plus vaste que celui du Sorano. C'est un lieu de création mais aussi de réflexion et de stages. Personnellement, j'ai eu la chance d'en suivre un animé par Alain Françon ». Autre interrogation : que va devenir la bibliothèque qui détient un des plus importants fonds de théâtre contemporain de France avec plus de 20 000 ouvrages ? Une mine pour les compagnies professionnelles et amateurs mais également pour les enseignants et les amoureux du théâtre…
Le chiffre : 20 000
livres > de théâtre. Avec ceux de Paris et Avignon, le centre de documentation du théâtre de La Digue, consacré au théâtre contemporain, est l'un des plus importants de France.
« Le Théâtre de La Digue possède l'un des plus beaux plateaux de Toulouse. C'est un vrai outil de travail pour les compagnies régionales ». Jean-Pierre Montagné, directeur administratif.
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