Il y a 73 ans, l'avion de Mermoz disparaissait dans l'Atlantique

  • Photo-montage du portrait de Jean Mermoz et de son avion "Arc-en-ciel"
    Photo-montage du portrait de Jean Mermoz et de son avion "Arc-en-ciel" AFP/Archives
Publié le , mis à jour
© 2009 AFP

La disparition du vol AF447 entre Rio de Janeiro et Paris en rappelle une autre qui avait bouleversé la France il y a 73 ans: celle de Mermoz qui, à bord de sa "Croix du sud", avait sombré en traversant lui aussi l'Atlantique, mais vers le Brésil.

Le 7 décembre 1936, Jean Mermoz compte 8.200 heures de vols lorsqu'il disparaît à deux jours de son 32e anniversaire. Avec lui, quatre membres d'équipage: Alexandre Pichodou, copilote, Henri Ézan, navigateur, Edgar Cruvelhier, radio et Jean Lavidalie, mécanicien.

Parti de Dakar, leur appareil, un hydravion quadrimoteur Latécoère 300, doit rallier Natal, au Brésil. Pour Mermoz, qui avait réalisé pour l'aéropostale la première traversée de l'Atlantique Sud en mai 1930, c'est la 24e traversée de l'Atlantique.

Des vols épiques au cours desquels il devait bien souvent braver le terrible "pot au noir" qui pourrait avoir été fatal à l'A330 d'Air France.

"Coupons moteur arrière droit", est l'ultime et laconique message radio reçu à 10H47 par le poste d'écoute de Dakar avant que "La Croix du Sud" ne s'abîme dans les eaux de l'Atlantique, à 800 km au large de Dakar.

L'émotion est immense. Des obsèques nationales grandioses sont organisées en l'église Saint-Louis des Invalides.

De longues années plus tard, les pilotes d'Air France portent encore une cravate noire en signe de deuil, pour rappeler le souvenir de celui qui fut aussi le premier inspecteur général de la compagnie, nommé le 15 avril 1935.

La citation à l'ordre de la Nation décernée à Mermoz le 17 décembre 1936 célèbre avec lyrisme une "sublime figure d'aviateur", le "créateur, au prix d'efforts surhumains, de l'aviation commerciale transocéanique" qui "a fait de son nom un symbole et de sa carrière une longue suite d'exploits".

"Envisageant la mort avec sérénité, a mérité l'admiration générale par la grandeur de ses actes", poursuivait-elle avant de l'ériger en "légende" et de l'inscrire "parmi les héros les plus purs de l'Aviation française".

Lui rendant hommage, un an plus tard, Saint-Exupéry - qui devait lui-même disparaître en vol en 1944- lance : "Il ne décollait pas, Mermoz, il se délivrait de la boue".

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