L'Isle-en-Dodon. Anatomie de la rivière Aussoue

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  • Le barrage de Saint-Frajou permet l’alimentation en eau de la rivière Aussoue toute l’année.Photo DR.
    Le barrage de Saint-Frajou permet l’alimentation en eau de la rivière Aussoue toute l’année.Photo DR.
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Le Syndicat de gestion de la Save (Sygesave) en dit plus sur la rivière Aussoue. C’est l’un des deux principaux affluents de la Save. Elle prend sa source dans les coteaux haut-garonnais sur les communes de Salherm et Lilhac et rejoint la Save, 34,5 km plus loin, entre Samatan et Labastide-Savès. C’est une rivière de coteaux sur environ deux tiers de son cours et de plaines le tiers restant. Proche de sa zone de source, sur la commune de Saint-Frajou, l’Aussoue accueille un barrage. Cet ouvrage permet l’alimentation en eau de la rivière toute l’année. Cependant, ce régime hydrologique artificiel n’a pas que des effets positifs. Le besoin en eau de l’irrigation agricole durant la période estivale nécessite des débits conséquents pendant douze à seize semaines. Ces débits sont bien supérieurs au débit moyen naturel, ce qui génère un déséquilibre morphologique de son lit, l’incision. Ce phénomène désigne un enfoncement rapide du lit du cours d’eau dû à l’érosion de son fond. Cette incision engendre d’abord la perte des matériaux constituant le lit et un enfoncement de la nappe alluviale. Puis rapidement, les berges deviennent de plus en plus verticales provoquant la déconnexion entre l’eau et les racines de la végétation bordant le cours d’eau, une perte significative des habitats aquatiques et des glissements de berges. Il s’agit d’une dégradation généralisée de l’état écologique du cours d’eau et l’Aussoue n’échappe pas à la règle. Son état écologique est classé mauvais par les services de l’Etat. Avant de se lancer dans un vaste programme d’aménagement, les techniciens de rivière du Sygesave devaient définir les habitats les plus propices au développement de la faune aquatique. En 2019, l’équipe technique du Sygesave a aménagé une zone test de 200 m dans l’Aussoue à Agassac et a mis en place une vingtaine de modules (micro-seuils de fond, épis, caches sous berges…) sans avoir recours à des engins mécaniques et en prélevant un maximum de matériaux sur place (bouts de troncs, branchages, petites souches…). Ce chantier de quatre jours n’a pas profondément changé le lit de l’Aussoue mais a apporté de la diversité sur les profondeurs d’eau, les courants, les caches et les zones de refuges. Au sein du lit "mouillé", le changement de dynamisme est net. Un prochain article sera consacré au suivi de l’état écologique de l’Aussoue.

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