D. Crozes livre "Le Rêve d’enfance" de sa maman

  • L’écrivain du Ségala, Daniel Crozes, présente son dernier livre, son 25e roman, "Un Rêve d’enfance", dont le point de départ est l’histoire de la vocation contrariée de sa maman. Son livre vient de sortir dans toutes les librairies.Photo DDM, MCB
    L’écrivain du Ségala, Daniel Crozes, présente son dernier livre, son 25e roman, "Un Rêve d’enfance", dont le point de départ est l’histoire de la vocation contrariée de sa maman. Son livre vient de sortir dans toutes les librairies.Photo DDM, MCB
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Marie-Christine Bessou

l'essentiel L’écrivain du Ségala, Daniel Crozes, raconte, dans cet ouvrage très personnel, le destin brisé de sa mère qui voulait être institutrice et ne le fut jamais.

Levé à 6 h 30 tous les matins pour se brancher sur France 24, la chaîne de télé d’informations internationales en continu, car il est passionné de géopolitique – "mon fond de journaliste et d’historien ressort"- Daniel Crozes s’installe ensuite à sa table de travail pour écrire jusqu’à l’heure du repas. "Il faut être très organisé sinon on ne fait pas grand-chose". Il écrit dans un lieu chargé d’histoire, "un lieu habité par des ombres tutélaires", sa maison du Ségala, à Camjac, où justement vécu sa mère, celle qu’il met en scène dans son 25e roman. Car après "Un été d’herbes sèches" et "Une promesse d’été" , Daniel Crozes livre ici l’un de ses livres les plus personnels, voire les plus intimes, car il raconte "Le Rêve d’enfance" avorté de sa maman.

"Le grand regret de sa vie"

Née en 1930, celle qui a 14 ans l’année du Débarquement et a passé avec succès son certificat d’études, se rêve institutrice. Bonne élève à l’école de Gramond, le brevet élémentaire lui permettrait d’atteindre son Graal mais, issue d’un milieu paysan où l’on a besoin de ses bras, son père lui déclare un jour qu’elle en saura toujours bien assez pour donner à manger aux cochons et s’occuper de ses enfants. Forcée de ramener des sous, elle devient alors apprentie couturière à Rodez. "Là s’arrête la partie qui me touche le plus" confie Daniel Crozes tandis que sa plume continue de courir sur le papier pour raconter, dans cette France de l’immédiat après-guerre, le destin contrarié d’une jeune femme à qui on demande de sacrifier sa vocation pour son frère.

"Je l’ai faite parler, je lui ai posé un tas de questions et maintenant qu’elle a perdu la mémoire, je regrette de ne pas lui en avoir posé davantage. Elle n’est jamais devenue institutrice et ce sera le grand regret de sa vie". Maigre consolation, "elle s’est occupée de la cantine scolaire de Camjac pour avoir ce contact avec les enfants". Les fidèles lecteurs de Daniel Crozes, qui attendent chaque année avec une impatience non dissimulée le nouvel ouvrage qu’il va leur livrer, seront saisis au cœur par ce destin poignant dont l’écrivain nous fait partager les vibrations de l’émotion. Daniel Crozes avoue qu’avec l’âge il se prend à regarder dans le rétro et, "si ces dernières années j’ai été saisi d’une espèce de frénésie de l’écriture, comme une urgence", il confie qu’à partir de 2024 il prendra sa retraite et n’écrira plus qu’un ouvrage tous les deux ans. "Après 36 ans de déplacements, de salons, une sorte de lassitude s’installe". Mais que ses lecteurs ne s’inquiètent pas, les romans des deux années à venir sont déjà prêts ainsi que les 70 premières pages de celui qui devrait sortir en 2026…

Dédicaces à travers le département

Publié comme à son habitude par les éditions du Rouergue, "Un Rêve d’enfance", est sorti le 4 mai dernier dans toutes les librairies. Daniel Crozes débutera les dédicaces de son 25e roman, qui est également le 63e titre de toute son œuvre, samedi prochain, le 21 mai, à la Maison du Livre de Rodez. Cette même librairie ruthénoise qui, lorsqu’elle était dirigée par Danielle Dastugue, fut le point de départ de ces éditions du Rouergue, absorbées quelques années plus tard, tout en gardant leur identité de territoire, par Actes Sud de l’ancienne ministre de la Culture, Françoise Nyssen. Son périple de signatures à la rencontre de ses lecteurs l’entraînera ensuite à la librairie de Millau le 28 mai, puis au rayon livres de Super U d’Onet-le-Château le 11 juin, au Centre Leclerc de Villefranche-de-Rouergue le 18 juin, enfin à la Maison de la presse de Saint-Affrique le 6 août. Laissac, Laguiole, Camarès et la papeterie Plein ciel d’Espalion accueilleront également sa tournée de dédicaces. "Un Rêve d’enfance" comporte un nombre conséquent de pages (320 pages soit 550 000 signes) et pourtant le prix de livre (20 €) n’a pas évolué malgré la crise du papier fait remarquer Daniel Crozes. Au même moment sort en collection de poche "Le Rebouteux des montagnes". C’est le 15e de l’écrivain dans ce format au Rouergue. "Si le Covid avait un temps dopé les ventes de livres, le conflit en Ukraine et la baisse du pouvoir d’achat ont fait à nouveau baisser les ventes de 17 %", regrette Daniel Crozes, on est retombé en dessous du niveau de 2019. On n’est pas une denrée de première nécessité, les livres ne nourrissent pas, les gens ne les stockent pas…"

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