Coronavirus : à l'école d'Arblade-le-Haut dans le Gers, hyper ruralité rime avec hyper solidarité

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  • A Arblade-le-Haut (photo archives !) une école de l'hyper ruralité qui fait tout pour rester heureuse
    A Arblade-le-Haut (photo archives !) une école de l'hyper ruralité qui fait tout pour rester heureuse DDM.
Publié le , mis à jour

l'essentiel De l'avantage (pour une fois) de l'hyper ruralité ! 
Au cœur de l'Armagnac, le regroupement pédagogique intercommunal  (RPI) des trois petites écoles des villages de Saint-Martin, Saint-Griède et Arblade-Le-Haut vit le Covid 19 à l'heure de la solidarité, de la mobilisation de tous (parents, enfants, enseignants) et de l'imagination au pouvoir. Objectif évidemment : assurer la continuité pédagogique.

Ici, à l'école d'Arblade-le-Haut (l'une des trois structures du regroupement pédagogique intercommunal du secteur avec Saint-Martin d'Armagnac et Saint-Griède) depuis le début de la crise, de la fermeture des écoles  et des mesures de restriction des déplacements , le lien école-enfants-parents n'a jamais été interrompu! 

Plus de carnets de liaison depuis longtemps


Témoin, l'organisation très pointue mise en place au profit des classes CE1/CE2 et CM1/CM2 habituellement accueillies à Arblade-le-Haut. Béatrice Palangue, qui a choisi ce métier voilà 15  ans, enseigne dans la première. 21 élèves. Christine Carrère-Campistron prend en charge la seconde (28 enfants) et assure par ailleurs une charge de direction du RPI. 
"Bien évidemment, les quatre enseignantes du RPI ont des problématiques différentes, souligne Béatrice. L'approche d'un niveau  maternelle est bien différente. Christine et moi, nous sommes sur l'acquisition de fondamentaux. Nous travaillons de concert en permanence."
La crise sanitaire n'aurait donc fait  "que" modifier le paysage...  La plupart des modes opératoires étant déjà opérationnels et dans les mœurs. "Les outils restent les mêmes en effet, confirme Béatrice. Nous ne communiquons plus avec les parents au moyen de carnets de liaison depuis un certain temps déjà."  Rare : tous les parents ont les numéros de portable des enseignantes ! "ça se passe très bien. Il n'y a aucun abus, souligne Béatrice. Tout le monde se connaît bien ici... Nous bénéficions d'un cadre assez idyllique. J'ai encore reçu trois appels tôt ce matin. C'est important de pouvoir guider les parents, rassure les enfants. Nous avons aussi les adresses mail de toutes les familles. Certains enfants ont même créé leur propre adresse !"

Même des cours d'EPS pour la maison


Les professeures des écoles du RIP sont donc sur le pont tout le temps. "Vive le service public", lâche Béatrice en riant. 
Puis d'expliquer son mode opératoire auprès de "ses" enfants : "Je me cantonne au   français et aux mathématiques. Pour le reste, je leur adresse des liens récupérés sur des forums de collègues ou autres : France Culture; cours à distance; culture générale... et même des cours d'EPS  à la maison pour des enfants confinés! On assiste à une énorme mutualisation. L'Éducation nationale et ses acteurs sont formidables."
Elle complète : "Au départ, nous voulions faire avec l'ENT. Impossible. Réseaux locaux peut fiable et ENT saturé.  Donc, je leur adresse mes cours par mails, la plupart du temps des diaporamas. Ainsi, ils n'ont pas la contrainte d'imprimer, ce que certains ne pouvaient pas faire. Ils font les exercices sur l'ordinateur directement ou ils visionnent les consignes et rédigent sur leur cahier... dont ils font des photos qu'ils m'envoient !"
Et hop : Béatrice réceptionne, corrige et annote et renvoie. 
"Je suis effarée de voir le travail que tout le monde fournit. C'est émouvant.  Je suis très fière de mes petits et de leurs parents, et même de leurs grands-parents, indique Béatrice. Mais, ça ne date pas d'aujourd'hui : nous avons la chance de vivre dans une véritable communauté. Le 3  avril, on devait organiser un carnaval pour récolter un peu d'argent afin de payer des transports pour un spectacle à L'Astrada à Marciac, à une exposition à Flaran... Ce n'est que partie remise."
À noter que Béatrice Palangue s'est portée volontaire pour participer à l'accueil à Nogaro  d'enfants de parents réquisitionnés (santé, services d'aide à la personne...)

Christine Carrère Campistron (directrice) : "Aucun enfant ne sera laissé en arrière"

"Tous les parents sont équipés, mais le matériel n'est  pas non plus forcément récent, complète la directrice Christine Carrère Campistron, directrice du RPI.  Pour ce qui me concerne, j'adresse un planning aux parents tous les jours : matières du  matin et matières de l'après-midi. Chaque séance est expliquée. Ils renvoient. Je corrige. 80 % des parents peuvent suivre trés régfulièrement. Les autres sont souvent occupés par ailleurs. On s'adapte. Aucun enfant ne sera laissé en arrière. Même si c'est contraignant. . Je double  mes heures, mais ce n'est pas grave. Réceptif, réactif : voilà comment on s'en sortira. Et puis, j'ai  travaillé pour le CNED... Cette expèrience m'est trés utile." Christine analyse encore : "Je ne craignais qu'une chose : que parents ou  enfants piochent dans le travail proposé. Un peu de ceci, un peu de cela... En fait, tout le monde avance en même temps. Ils sont supers... Les enfants trouvent même un aspect ludique à ce fonctionnement."

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