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Le théâtre oublié de Repentigny

Une tranche d’histoire importante de la ville de Repentigny se cache derrière les imposants piliers de béton dans un de ses populaires parcs en bordure du fleuve Saint-Laurent, mais leur présence à cet endroit est encore un mystère pour plusieurs. Pour tout dire, ces colonnes sont les vestiges du Centre d’art de Repentigny qui avait été ouvert au début des années 1960. Sur la présente photo prise à l'été 2022: Les piliers de béton du parc Saint-Laurent, vestiges du Centre d’art de Repentigny incendié le 26 juillet 1967.
Une tranche d’histoire importante de la ville de Repentigny se cache derrière les imposants piliers de béton dans un de ses populaires parcs en bordure du fleuve Saint-Laurent, mais leur présence à cet endroit est encore un mystère pour plusieurs. Pour tout dire, ces colonnes sont les vestiges du Centre d’art de Repentigny qui avait été ouvert au début des années 1960. Sur la présente photo prise à l'été 2022: Les piliers de béton du parc Saint-Laurent, vestiges du Centre d’art de Repentigny incendié le 26 juillet 1967. Photo Agence QMI, Simon Dessureault


Une tranche d’histoire importante de la ville de Repentigny se cache derrière les imposants piliers de béton dans un de ses populaires parcs en bordure du fleuve Saint-Laurent, mais leur présence à cet endroit est encore un mystère pour plusieurs. 

Pour tout dire, ces colonnes sont les vestiges du Centre d’art de Repentigny qui avait été ouvert au début des années 1960 alors que le Québec vivait sa Révolution tranquille et que Repentigny, encore très rurale à cette époque, expérimentait une effervescence culturelle.

«C’était la place de rencontres à Repentigny, il n’y avait pas grand-chose d’autre, c’était très campagne», nous a raconté Caroline Deschamps, qui avait 17 ans à l’époque, se souvenant que des loups rôdaient dans son quartier à l’occasion.

L’endroit faisait également office de boîte à chansons, les vendredis et les jeunes pouvaient y aller, car on n’y servait pas d’alcool.

«Il n’y avait pas d’alcool, mais un ami avait amené de l’alcool et c’est là que j’ai pris ma première cuite, nous a pour sa part confié une amie d’enfance de Mme Deschamps, Nicole David Copley, qui avait 16 ans à cette époque. Je suis revenue malade chez nous, ma mère n’était vraiment pas contente.»

Une tranche d’histoire importante de la ville de Repentigny se cache derrière les imposants piliers de béton dans un de ses populaires parcs en bordure du fleuve Saint-Laurent, mais leur présence à cet endroit est encore un mystère pour plusieurs. Pour tout dire, ces colonnes sont les vestiges du Centre d’art de Repentigny qui avait été ouvert au début des années 1960. Sur la présente photo prise à l'été 2022: Les piliers de béton du parc Saint-Laurent, vestiges du Centre d’art de Repentigny incendié le 26 juillet 1967.
PHOTO COURTOISIE / Atelier d'histoire de Repentigny

Des grands artistes

Mais, le Centre d’art rayonnait au-delà de la banlieue montréalaise où il se trouvait. Pierre Lalonde y animait l’été «Jeunesse d’aujourd’hui», une émission phare de l’époque. Et Félix Leclerc figure sur la liste des artistes qui s’y sont produits.

Mme Deschamps se rappelle d’une anecdote plutôt cocasse au sujet d’un artiste qui, lui, a failli monter sur la scène du Centre d’art un soir des années 1960.

«Tex Lecor était à l’affiche un soir au théâtre, mais il était resté dans un bar et il n’est jamais venu, se souvient-elle. On s’était fait rembourser les billets.»

Fin des réjouissances

Mais cette expérience culturelle repentignoise n’a duré que quelques années, soit de 1963, année de l’inauguration de l’endroit, à 1967, année de sa disparition causée par un tragique incendie.

Deux jeunes policiers-pompiers et un employé du théâtre ont péri dans cet incendie du 26 juillet 1967.

«C’était le théâtre de toutes les agglomérations et c’est sûr que ce drame a créé un remous», nous a expliqué François Longpré, président de l’Atelier d’histoire de Repentigny.

Les deux policiers-pompiers, Yves Saint-Germain, 22 ans, et Roger Saint-Jean, 25 ans, sont morts en tentant de secourir des flammes le gardien du théâtre, Napoléon Sainte-Marie, 68 ans, qui lui aussi a rendu l’âme lors de l’incendie.

«Je suis allée aux funérailles d’Yves Saint-Germain, son jeune frère était un ami à moi», se souvient très bien Mme David Copley, qui connaissait aussi l’autre policier.

Caroline Deschamps connaissait également les deux hommes morts en devoir.

«Je me souviens du drame, ça m’a vraiment marquée, je me souviens encore de la date, nous a raconté Mme Deschamps, qui est aujourd’hui âgée de 72 ans. Ça m’a attristée, à cet âge, on est très impressionnables.»

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