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La mort du comédien Pierre Vaneck

Sur l’écran, grand ou petit, comme à la scène, il a été exemplaire dans tous les registres de son métier qu’il a, si dignement, jusqu’à la fin, pratiqué tel un art.
Pierre Vaneck s’est éteint hier matin à l’âge de soixante-dix-huit ans, des suites d’une « opération cardiaque qu’il n’a pas supportée », selon les termes de Marie-Laure Munich, son agent, qui salue en lui « un immense acteur de théâtre et un homme d’une grande humanité ». La liste des films dans lesquels il a été impliqué, tant comme acteur principal que comme second rôle, ne laisse pas d’être impressionnante. Idem pour ses prestations à la télévision. Quant à la scène, des salles privées à celles de la décentralisation, on peut dire qu’il n’a jamais cessé d’y faire son entrée. C’est ainsi que Pierre Vaneck a vécu son existence tout entière au sein de son métier pratiqué comme un art. Ne s’est-il pas illustré jusque dans la postsynchronisation, en prêtant sa voix aussi bien à Lex Barker dans le Fils du corsaire rouge (1958) qu’à Robert Duvall dans le Parrain, en 1972…? Français d’origine belge, Pierre Auguste Van Hecke, de son nom d’état civil, naît le 15 avril 1931 à Lang Son (Vietnam). Il se forme auprès de la grande Tania Balachova. En 1955, il est dans Huis clos, d’après Sartre, film de Jacqueline Audry. L’année suivante lui vaut son premier grand succès de jeune premier romantique avec Marianne de ma jeunesse, de Julien Duvivier, dans lequel il tient le rôle d’une sorte de Grand Meaulnes. Cette image-là de lui, qu’il juge un peu fade, il s’efforcera de la mettre à mal, notamment grâce au film de Jules Dassin, Celui qui doit mourir (1956), d’après Nikos Kazantzakis, dans lequel il joue Jésus-Christ à l’ère contemporaine. La suite le verra tourner aussi bien avec Sacha Guitry (Si Paris nous était conté) qu’avec Robert Hossein (Pardonnez nos offenses), son ami Pierre Kast (Merci Natercia, la Morte Saison des amours, Vacances portugaises, le Soleil en face), ou encore Claude Autant-Lara, René Clément, Sergio Gobbi, Robert Enrico… Au théâtre, il a été dans les Possédés, mis en scène par Albert Camus, dans l’Aiglon de Rostand et, en 1963, au Festival d’Avignon, dans La guerre de Troie n’aura pas lieu, de Giraudoux, mise en scène par Vilar. On le verra dirigé par Rouleau, Jean Mercure, Jean-Louis Barrault, dans Lorenzaccio de Musset (1964) puis dans Luther de John Osborne et Hamlet de Shakespeare, réalisations de Georges Wilson. Il a également été mis en scène par André Barsacq, Pierre Franck, Patrice Kerbrat, Hans Peter Cloos… Art, de Yasmina Reza, lui valut un regain de popularité. Daniel Benoin fut le dernier à l’employer, dans des pièces de Tom Stoppard et Jerry Sterner. À la télévision, de Stellio Lorenzi à Jean Sagols, de Pierre Boutron à Sergio Silva, on ne compte plus ses apparitions. Bel homme de type nordique à tous les âges, acteur sobre et sûr, Pierre Vaneck, parfait gentleman, aussi expert dans le registre grave, voire tragique, que dans la légèreté, a largement mérité la gratitude du public.

J.-P. L.

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