PÉDOPHILIE - Une déferlante, du moins en certains lieux d’Internet. Depuis plusieurs jours, et à la suite notamment de la publication dans le “Canard enchaîné” d’extraits d’une interview -erronée, comme on le verra plus bas- datant des années 1970, la célèbre pédiatre et psychanalyste Françoise Dolto est accusée par des publications d’extrême droite d’avoir encouragé la pédophilie et l’inceste.
Des propos largement relayés par plusieurs sites et influenceurs de la fachosphère, mais qui s’avèrent être le fruit de citations tronquées et autres approximations plus ou moins volontaires. À tel point que la fille de Françoise Dolto, Catherine, a publié un billet de blog pour répondre à ce qu’elle qualifie de “diffamation” envers sa mère décédée, regrettant que ce délit n’existe pas dans le droit français.
En réalité, ces raccourcis et tromperies ont déjà été commis par le passé à l’encontre de la pédiatre. À l’orée des années 2000, rappelle par exemple Catherine Dolto, elle avait déjà dû laver l’honneur de sa mère après des propos diffamatoires prononcés dans une émission de radio. Et Françoise Dolto en personne en avait fait de même des années auparavant en répondant à des attaques du journal, là encore d’extrême droite, Minute.
Une “cabale” vouée à “calomnier” l’héritage de Françoise Dolto
Celle qui est à son tour devenue spécialiste de la santé des enfants explique donc dans son billet de 2020 que les détracteurs de sa mère confondent de manière voulue deux pétitions. La première, effectivement signée par sa mère, demandait un abaissement de la majorité sexuelle. L’autre, en revanche, demandait la libération de pédophiles notoires et condamnés.
En outre, Catherine Dolto accuse ceux qui s’en prennent à l’héritage de la pédiatre et psychanalyste d’omettre une partie des propos qu’elle tenait dans les années 1970 pour la diaboliser. Ainsi, ils tairaient le fait que Françoise Dolto évoquait l’inconscient de l’enfant et non pas le conscient dans la fameuse interview exhumée. Une erreur des auteurs de l’époque contre laquelle elle s’était insurgée, “mais il est vrai qu’elle n’a pas attaqué les auteurs en justice car cela n’était pas son genre et elle était déjà très malade.”
“Tous ceux qui connaissent son œuvre et sa personne ne sauraient accorder le moindre crédit à ces dénonciations calomnieuses”, termine le billet de Catherine Dolto, qui rappelle que sa mère, en grande défenseuse des enfants qu’elle était, n’aurait jamais cautionné de tels actes. “Il s’agit d’une volonté délibérée de lui nuire, pour des raisons que j’ignore”, conclut-elle, regrettant une fois de plus la “cabale” contre sa mère.
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