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Pierre le Grand, le tsar russe qui rêvait d'Europe

Son grand voyage de 1697-1698 l’a convaincu : pour moderniser son empire, Pierre Ier doit européaniser ses élites russes. Et pour vaincre les réticences, ce despote éclairé a recours à la manière forte.
Marie-Karine Schaub, maîtresse de conférences, Université Paris-Est Créteil
Publié le 19/02/2024 à 10h11, mis à jour le 20/02/2024 à 10h40 • Lecture 4 min.
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Peinture

Pierre Ier le Grand, empereur de Russie, fondant la ville de Saint-Pétersbourg et la faisant devenir la nouvelle capitale de la Russie. Par Alexei Gavrilovich Venetsianov, 1838, Galerie Tretiakov, Moscou. • (C) HERITAGE-IMAGES / TOPFOTO /

Dans un discours prononcé en 1721, Théophane Prokopovitch, l’un des plus fidèles soutiens du tsar, dit de Pierre le Grand qu’il « a introduit la Russie dans la communauté des peuples civilisés ». Souverain vénéré de son vivant dans son pays et admiré à l’extérieur des frontières de son empire, Pierre le Grand (1694-1725) a bouleversé l’histoire de la Russie en la transformant et en européanisant ses élites.

Un despote démiurge

Il laisse l’image d’un tsar éclairé, cultivant les sciences et les arts, curieux de tout, voyageant à travers l’Europe pour s’instruire lui-même et mieux éduquer son peuple. Il est celui, qui, en véritable démiurge, fait sortir son pays du néant, tout comme il fait surgir Saint-Pétersbourg des marais du delta de la Neva.

Ces actions s’appuient sur une personnalité certainement hors du commun et sur une stature physique impressionnante, mais aussi sur les discours qu’il a lui-même élaborés pour rendre compte de son œuvre. Doué d’une volonté implacable, il ne se laisse contraindre par aucune tradition.

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Marie-Karine Schaub, maîtresse de conférences, Université Paris-Est Créteil

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