LGV : un projet ferroviaire très redouté à Bernos-Beaulac dans le sud de la Gironde

Bernos-Beaulac, en sud-Gironde, risque-t-elle de dérailler ? la commune se retrouve cernée par le tracé des lignes Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, clés de voute du Grand Projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO). Si les deux extensions de lignes ferroviaires à grande vitesse se construisent, comme prévu de part et d'autre de la commune aux 1100 habitants, la municipalité craint qu'elles n'entrainent la dévaluation du prix de l'immobilier et des terrains, le désintérêt d'acheteurs potentiels mais aussi qu'elles ne provoquent un désastre écologique.

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Un ilot de tranquillité au cœur d'un triangle infernal

À sept minutes à peine du centre du village de Bernos-Beaulac, la maison de Laurence est un havre de paix, perdue au milieu d'une forêt de pins. Aujourd'hui, seul le bruit du vent qui passe dans les cimes est susceptible de troubler sa tranquillité. Mais jusqu'à quand tout cela va durer ?

"C'est ma maison, évidemment que j'y suis très attachée"

Si le projet de LGV voit le jour, la totalité de sa propriété se situera en plein centre d'un triangle de voies ferrées sur les lignes Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax. Avec elles, viendra le tumulte des trains passant à grande vitesse sur les voies et les vibrations qu'ils vont entrainer. Pour Laurence, l'annonce de la reprise du projet est un vrai crève-cœur. Elle est très attachée à sa maison. De plus, selon elle, la vendre serait très difficile : "Qui achèterait une maison si proche des lignes ?". Elle redoute une perte financière importante.

"Personne ne nous écoute"

Jacqueline Lartigue Renouil appréhende la construction de ces nouvelles lignes. La maire de Bernos-Beaulac est très inquiète pour l'avenir de sa commune. Sur le plan de l'immobilier d'abord, "qui va vouloir s'installer sur Bernos avec de telles lignes autour ?" depuis l'annonce de la reprise du projet, "deux personnes ont déjà renoncé à s'installer." La maire redoute que ce ne soit qu'un début. Pour elle,  le village pourrait se vider de ses habitants à plus ou moins long terme. "Bernos ne sera plus attractive".

Ce qu'elle craint également, c'est la disparition programmée de 110 hectares de forêts, de prairies et avec elle, celle de centaines d'espèces animales sur le territoire et un impact négatif sur les deux rivières de la commune, le Ciron et la Gouyaneyre.

Jacqueline Lartigue Renouil appelle les pouvoirs publics "à ne pas se tromper d'aiguillage" et à opter pour _"__rendre plus efficaces les lignes existantes_ afin d'éviter un désastre humain et écologique".

Après les votes du Conseil départemental de la Gironde et de Bordeaux Métropole, c'est au tour du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine d'ouvrir les débats dès ce lundi 13 décembre pour savoir si oui ou non, la Région va financer le projet ferroviaire.