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Visite du pape à Marseille : "C'est un honneur" pour Jean-Claude Gaudin

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À quelques jours de l'arrivée du pape à Marseille, Jean-Claude Gaudin a reçu France Bleu Provence dans ses bureaux du Pharo. La personnalité de François, son positionnement politique sur le dossier des migrants... L'ancien maire de Marseille se confie.

Jean-Claude Gaudin dans son bureau au Pharo le 19 septembre 2023 Jean-Claude Gaudin dans son bureau au Pharo le 19 septembre 2023
Jean-Claude Gaudin dans son bureau au Pharo le 19 septembre 2023 © Radio France - David Aussillou

À quelques jours de l'arrivée du pape François à Marseille, l'ancien maire de la ville, Jean-Claude Gaudin, a reçu France Bleu Provence dans ses bureaux de Marseille Espérance au Pharo, une instance qui rassemble les différentes religions.

Catholique, Jean-Claude Gaudin se prépare lui aussi à ce moment historique. Il nous donne son avis sur les engagements de François, ceux du cardinal marseillais Jean-Marc Aveline, tout en évoquant aussi la position de son parti actuel (LR) au débat sur l'accueil des migrants.

France Bleu Provence : en 25 ans de mandat de maire, combien de fois vous avez eu envie d'inviter le pape ou combien de fois l'avez vous invité ?

Jean-Claude Gaudin : j'ai eu l'occasion à Rome de rencontrer le pape Jean-Paul II, à plusieurs reprises. J'étais d'ailleurs à ses obsèques, invité par Jacques Chirac. J'ai aussi rencontré le pape Benoît XVI et même le pape François. Je m'amusais même avec mes amis du Conseil municipal en disant "Je veux rester maire tant que le pape ne vient pas à Marseille !" Certains s'étranglaient quand je disais cela. Il est clair aujourd'hui que je suis très heureux et très fier. C'est un honneur pour Marseille. C'est un honneur pour la France.

Il va venir au Vélodrome, vous en aviez rêvé ?

Évidemment ! D'ailleurs, ça a été une bataille où il a fallu que le maire de Marseille tape du poing sur la table pour que les gens du rugby acceptent qu'en même temps on puisse installer le pape pour célébrer la messe au stade Vélodrome. Il y a 60.000 places au stade Vélodrome refait entièrement sous mes mandats... Donc c'est un lieu, je crois, magnifique pour l'accueil du souverain pontife.

Ce pape-là, qu'a-t-il de marseillais et de populaire ?

Il a une position très nette sur l'accueil des chrétiens bien entendu, mais aussi de ceux qui, dans le contexte que nous connaissons, traversent les mers au péril de leur vie parce qu'ils quittent leur pays où ils sont pourchassés. Ils veulent une vie meilleure, et beaucoup sont engloutis par notre mer Méditerranée. Le pape est très attentif à ça. Son premier voyage avait été à Lampedusa.

Là, il est à Marseille et Marseille est une ville historique avec plus de 2.600 ans d'existence. C'est un port où nous avons été habitués à recevoir les étrangers, même ceux qui n'auront pas respecté les règles et les lois. Ils arrivent, il faut bien s'en occuper. Le pape tient beaucoup à ça.

Et vous ?

Dans ma famille politique, il y a des interrogations qui relèvent effectivement de ce que l'on voit. Comment voulez-vous que l'Italie reçoive autant de migrants ? Il faut que l'Europe se saisisse d'une manière très sincère et pas hypocrite de ce problème difficile et qu'on essaie d'apporter des solutions.

Certains dans votre famille politique disent que ce pape fait de la politique et dit trop de choses...

Je ne partage pas ce point de vue. Le souverain pontife, c'est d'abord le chef spirituel de tous les chrétiens du monde et il est reconnu comme tel et accueilli comme tel partout. Il est aussi chef d'Etat et par conséquent, il est normal qu'il soit accueilli. La ville de Marseille fait beaucoup d'efforts pour cela. Les autres présidents des exécutifs locaux de la même manière, dans le respect des règles et des lois de la laïcité. Mais on accueille aussi en plus du pape, un chef d'Etat.

On peut être de droite comme vous, et vouloir accueillir les migrants ?

Personnellement, vous savez très bien que lorsque j'étais maire en fonction, j'ai toujours permis au bateau l'Aquarius de venir à Marseille. Il y a une question d'humanité. Je suis un démocrate chrétien, par conséquent, je suis sur la même ligne que l'archevêque de Marseille, actuellement cardinal, Monseigneur Aveline.

Ce pape est-il de gauche ?

Je ne sais pas... Je ne crois pas qu'on puisse déterminer les choses de cette manière. C'est sans doute un homme très généreux.

Il aura 87 ans à la fin de l'année. Il a une santé fragile. Certains disent que parmi les 119 électeurs d'un possible conclave, son successeur pourrait être justement le cardinal de Marseille...

C'est le conclave actuel qui élira un jour un successeur au pape François. J'ai le sentiment que chez les Italiens, ils aimeraient bien que ça retourne vers l'Italie puisqu'il y a eu un pape polonais, un pape d'origine autrichienne et qu'il y a maintenant quelqu'un qui vient de l'autre bout du monde.

Monseigneur Aveline ferait un bon pape ?

Ce dont je suis sûr, c'est que c'est un excellent archevêque, il est très estimé. Ensuite, depuis qu'il est cardinal, je regarde son agenda. Je suis stupéfait de tous les engagements qu'il prend. Il est un symbole et un grand défenseur de l'Église catholique et de l'Église qui est à Marseille.

Et vous, Jean-Claude Gaudin, comment allez vous ?

Je vais plutôt bien. Je vais avoir  84 ans dans quelques jours, alors je commence à avoir les problèmes de cet âge-là ! Voyez-vous, j'ai les chevilles qui gonflent... Généralement, pour les hommes politiques, c'est la tête qui gonfle !  Néanmoins, mon cœur va bien et ma tête aussi.

Ces derniers jours, Alain Juppé, l'ancien Premier ministre que vous avez bien connu, a publié ses mémoires et dit qu'il n'avait plus beaucoup de temps et que le sujet de la mort le hante...

Moi aussi, de la même manière... Au fur et à mesure qu'on avance dans l'âge et que l'on commence à avoir quelques petits problèmes de santé, Dieu merci, ils ne sont pas trop graves, on pense à ce que sera l'au-delà... Moi, j'espère que je n'irai pas au purgatoire et que j'irai au ciel directement.

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