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En attendant la fin du procès en appel, que devient le Château de La Rochepot ?

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En attendant la conclusion judiciaire dans l'affaire du Château de La Rochepot (Côte-d'Or), avec la fin du procès en appel mercredi 27 mars 2024, l'édifice, fermé au public depuis 2018, est inoccupé. Il se dégrade, sous les yeux des habitants, attristés par la situation. Reportage.

La château de La Rochepot, en mars 2024 La château de La Rochepot, en mars 2024
La château de La Rochepot, en mars 2024 © Radio France - Adrien Beria

Mercredi 27 mars 2024 aura lieu le troisième et dernier jour d'audience devant la Cour d'appel de Nancy, dans l'affaire du Château de La Rochepot, près de Beaune en Côte-d'Or. L'ancien propriétaire, qui l'avait racheté en 2015, l'Ukrainien Dmitri Malinovsky, a été condamné en première instance à quatre ans et demi de prison dont six mois avec sursis et à 100.000 euros d'amende - pour blanchiment d'argent, usage de faux, détention d'armes et travail dissimulé.

Deux autres personnes sont jugées : son ancienne maitresse, Olga Kalina, et son ancien chauffeur, devenu par la suite gérant du château, Alexandru Arma. Et pendant ce temps-là, le Château de la Rochepot, saisi en 2018 par la justice et fermé au public depuis, continue de se dégrader.

"Site privé, fermé au public"

Il y a quelques années, les tuiles vernissées lui donnaient une allure scintillante, presque éclatante. Aujourd'hui, avec ses douves remplies de ronces et ses tours aux toits de plus en plus gris, le Château de la Rochepot surplombe le vallon, toujours imposant mais presque inquiétant. À la manière du Château des Carpathes de Jules Verne. Ou du "Vieux château", chanté par Charles Trenet.

Alors que le parking accueillait jusqu'à 30.000 visiteurs par an, il est aujourd'hui quasiment vide. Quelques touristes en voiture s'arrêtent encore près de la table de pique-nique, pour prendre rapidement une photo en passant. Les promeneurs dans le secteur sont rares, les sentiers qui sillonnent le domaine du château sont interdits d'accès. Un arrêté municipal est placardé sur des arbres et sur une cahute, qui servait auparavant pour des dégustations de vins. Danger de chutes de branches et d'arbres.

On monte la courte route, de plus en plus verdie par la mousse. À l'entrée du château, le pont-levis est baissé, surplombé par une structure en bois pour le renforcer. Sur la grille, des lettres capitales, en rouge, sur une pancarte : "Site privé, fermé au public". Une chaîne noire sécurise la porte. Elle n'était pas là avant la semaine dernière. Un riverain a trouvé la grille ouverte, il a appelé les gendarmes, pas de trace d'effraction. Un oubli ? Les militaires lui ont en tout cas demandé de laisser la porte close.

Aujourd'hui, en attendant la fin du volet judiciaire, le château a été placé sous séquestre, via l'Agrasc, l'agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués.

La situation attriste les habitants

Quand Catherine Fouquerand ouvre la fenêtre de son domaine viticole, elle est pile en contrebas du château. "On a moins de clients qu'avant, regrette-t-elle. On a trouvé d'autres façons de vendre notre vin, heureusement d'ailleurs. Mais ça a changé beaucoup de choses, il n'y a plus personne aujourd'hui". Elle suit le procès, de loin. "Nous ce qu'on espère, c'est qu'il soit racheté par quelqu'un qui le remette en valeur, c'est tout. Qu'il soit rouvert au public, et que La Rochepot revive un peu, grâce au château".

"Parfois on voit une vitre ouverte, on se dit "tiens, elle va se dégrader". La viticultrice est aux premières loges pour suivre la vie du château : "À priori il y a le toit qui commence à se dégrader, avec des trous. Les végétaux reprennent leur place. Il n'y a pas de chauffage, forcément, s'il n'est pas entretenu, il s'abîme". Catherine Fouquerand aperçoit parfois des entreprises qui interviennent pour entretenir un peu l'extérieur.

Le château de la Rochepot attire également des curieux, adeptes de l'urbex (pour exploration urbaine), qui s'introduisent dans l'édifice. "Des gens qui viennent visiter le château. On a déjà vu un gars monter en rappel le long des roches. Normalement ils ne dégradent pas. On a quelques suspicions, quelquefois des gens qui se promènent avec un sac à dos, des caméras, on les a revu le lendemain matin".

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