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Disparition de Jean-Pierre Marielle : retour sur la carrière d'une grande figure du cinéma et du théâtre

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  • France Bleu

Le comédien Jean-Pierre Marielle est décédé ce 24 avril à l'âge de 87 ans. Après la mort de Jean Rochefort, le cinéma français perd l’un de ses meilleurs représentants.

Jean-Pierre Marielle
Jean-Pierre Marielle © Maxppp -

Le comédien Jean-Pierre Marielle vient de nous quitter, sa voix chaude et grave reste à jamais inscrite dans de nombreux chefs d’œuvre du cinéma français. Retour sur une carrière exemplaire.

La bande du conservatoire

Dès sa jeunesse, le théâtre exerce sur lui un fascinant pouvoir, durant sa scolarité il participe à plusieurs pièces. C’est sur les conseils de ses professeurs qu' il passe le concours du conservatoire, et qu’il y fait la connaissance de Jean-Paul Belmondo, Jean Rochefort, Bruno Crémer ou encore Pierre Vernier et Michel Beaune, leurs amitiés traversera alors les décennies. À sa sortie, comme de nombreux jeunes acteurs, il alterne les engagements au sein de diverses compagnies et fait ses premières apparitions au cinéma dès 1957.

La bande du conservatoire :JP Marielle JP Belmondo, P.Vernier, M.Beaune, J.Rochefort
La bande du conservatoire :JP Marielle JP Belmondo, P.Vernier, M.Beaune, J.Rochefort © Getty -

Une élogieuse filmographie

Le comédien dès ses débuts sur la toile est abonné aux seconds rôles, mais ses apparitions sont à chaque fois remarquées, il s’attire d’emblée les faveurs du public. Marielle est aux côtés de Louis de Funès dans « Faites sauter la banque », retrouve son copain Jean-Paul Belmondo dans « Week-end à Zuydcoote » sous la direction d'Henri Verneuil, il est irrésistible aux côtés d’Yves Montand dans le film de Philippe de Broca réalisé en 1969 intitulé « Le diable par la queue ».

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Des longs métrages à succès

Jean-Pierre Marielle marque de son empreinte les films de la décennie 70. Ses débuts difficiles sont derrière lui, il est désormais en tête d'affiche au sein de productions qui caracolent en tête du box-office. Il est magistral en 1974 dans «Que la fête commence » de Bertrand Tavernier où il endosse le rôle du Marquis de Pontcallec, un pauvre noble Breton qui se débat sous la Régence pour renverser le duc d’Orléans. Dans un registre complètement différent, la même année il est dirigé par Michel Audiard dans l’excellent «Comment réussir quand on est con et pleurnichard », il donne alors la réplique à Jean Carmet et Stéphane Audran.

Un an plus tard, sort sur les écrans un film qui va devenir culte, «Les galettes de Pont-Aven ». Dirigé par Joël Séria, il incarne un représentant en parapluie qui laisse tout tomber pour son amour de la peinture. Le long métrage baigne dans une ambiance proche des réalisations de Bertrand Blier où un esprit libertaire décapant fait le bonheur du public. Dans un autre registre en 1977, il est admirable aux côtés de Victor Lanoux dans «Un moment d’égarement » de Claude Berry. Marielle y joue un père de famille qui séduit en vacances la fille de son meilleur ami.

Michel Audiard, Jean Carmet et JP Marielle sur le tournage de "Comment réussir quand on est con et pleurnichard"
Michel Audiard, Jean Carmet et JP Marielle sur le tournage de "Comment réussir quand on est con et pleurnichard" © Getty -

Tous les matins du monde

Rôle phare et bouleversant dans sa filmographie, il joue en 1991 dans le chef d’œuvre d’Alain Corneau «Tous les matins du monde », Jean de Sainte Colombe, un austère musicien qui refuse les honneurs de Versailles, il reçoit un jeune musicien talentueux du nom de Marin Marais interprété par Guillaume Depardieu et va lui enseigner tout son art. Le film enregistre 2 millions d’entrées et remet par la même occasion la musique baroque au goût du jour.

Phillipe Noiret, Jean Rochefort et Jean-Pierre Marielle dans" Les grands ducs".
Phillipe Noiret, Jean Rochefort et Jean-Pierre Marielle dans" Les grands ducs". © Getty -

Absent des César

Seule ombre au tableau d’une carrière exemplaire, il est nommé sept fois aux César, mais il n’arrive pas à remporter la précieuse récompense. Gardant toujours du recul par rapport à la profession et à cette soirée annuelle de gala, il déclare à ce sujet en 2012 au Nouvel Observateur : « Les César ? J'en ai rien à foutre, je ne suis pas un acteur de tombola. L'important, c'est devant la caméra. C'est servir un auteur, en découvrir un nouveau".

Jean-Pierre Marielle va cruellement manquer au cinéma français, il nous reste désormais ses films qui vont du drame à la comédie qui sont rentrés dans l'histoire du septième art.  

Filmographie sélective

  • Le Diable par la queue de Phillippe de Broca
  • La valise de Georges Lautner
  • Dupont-Lajoie d'Yves Boisset
  • Calmos de Bertrand Blier
  • Coup de Torchon de Bertrand Tavernier
  • Quelques jours avec moi de Claude Sautet
© Visactu -

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