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Loches : des fouilles archéologiques pour retrouver 500 ans plus tard la tombe de Ludovic Sforza

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Mais où est donc enterré Ludovic Sforza Duc de Milan déchu, mort en 1508 au donjon de la Cité Royale de Loches et inhumé, selon plusieurs sources écrites après sa mort, dans la collégiale Saint Ours. Un tel personnage devrait avoir un mausolée ou un tombeau digne de lui mais de tout cela rien !

La tombe de Ludovic Sforza Duc de Milan déchu, mort en 1508 au donjon de Loches, reste pour l'instant un mystère
La tombe de Ludovic Sforza Duc de Milan déchu, mort en 1508 au donjon de Loches, reste pour l'instant un mystère © Radio France - Marie-Ange Lescure

Depuis un mois, les archéologues du service départemental d'archéologie ont ouvert le sol de la collégiale Saint Ours à Loches sur 30 mètres carré pour tenter de retrouver la tombe de ce grand personnage de l'histoire de la Renaissance.

1600 ans d'histoire religieuse sous le sol de la collégiale 

A quelques jours de la fin de cette campagne de fouilles (commencée le 22 avril pour un mois), quatre fosses ont été découvertes couvrant près de 800 ans d'inhumations dans cette collégiale.  Cette recherche de la tombe de Ludovic Sforza a aussi permis de mettre à jour près de 1600 ans d'histoire religieuse à Loches.

L'archéologue en charge de ces fouilles Pierre Papin remonte beaucoup plus loin dans le temps que l'église des XI et XII ième siècles que l'on voit actuellement : "la fondation remonte au X ième siècle par Geoffroy Grisonnelle, père de Foulques Nerra qui fait construire la collégiale Notre-Dame du Château pour abriter une relique : la ceinture de la Vierge. Mais on sait aussi que cette fondation se fait sur les ruines d'une église qui aurait existé selon des sources écrites dès le milieu du V ième siècle". 

Ce qui fait dire à l'archéologue que se trouve sous le sol de la collégiale actuelle : un sanctuaire paléo-chrétien autrement dit l'une des toutes premières églises de France. 

L'une des fosses a révélé une tombe du XIV siècle avec des traces de bois du cercueil et des ossements d'une précédente inhumation
L'une des fosses a révélé une tombe du XIV siècle avec des traces de bois du cercueil et des ossements d'une précédente inhumation © Radio France - Marie-Ange Lescure

Les premières fouilles archéologiques révèlent 800 ans d'inhumation 

Les inhumations ont commencé selon Pierre Papin l'archéologue en charge de ces fouilles "vers les XI et XII ième siècles et jusqu'au XVIII ième siècle. C'était un lieu d'inhumation très privilégié donc essentiellement pour des élites : dans la zone que l'on a ouvert, on a notamment la tombe du Baron Rolland de Lescouët (mort en 1467), capitaine du château de Loches et conseiller du roi Charles VII. A proximité duquel aurait été inhumé Ludovic Sforza. On a aussi la mention d'un Doyen de la collégiale - Pierre Beaucousin - enterré au XIV ième siècle."

Et donc parmi toutes ces fosses aujourd'hui ouvertes, peut-être va-t-on enfin résoudre le mystère de la dernière demeure de Ludovic Sforza.

Ludovic Sforza : du donjon à la collégiale de Loches 

Ludovic Marie Sforza dit le More est né le 27 juillet 1452 dans la région de Milan en Italie et mort le 27 mai 1508 à Loches en Touraine. Entre temps, Il fut Duc de Milan et l'un des plus importants et puissants personnages d'Italie.  

Lors de la deuxième guerre entre la France et l'Italie en 1500, trahi par des mercenaires suisses, il tombe entre les mains de l'armée française et est aussitôt emmené en France.  En 1504, il est transféré au château de Loches où il vit ses dernières années. Il meurt dans sa prison le 27 mai 1508. 

A partir de là commence le mystère : selon des écrits qui remontent aux années 1570, son corps aurait été enseveli dans la collégiale Saint Ours. "Il est dit dans ces écrits que Ludovic Sforza aurait été enterré entre la tombe du Baron de Lescouët et le Jubé existant à l'époque" explique le maire de Loches Marc Angenault, "mais à cette époque on entassait les ossements sans trop de précaution lorsqu'on procédait à une nouvelle inhumation"

Donc tous les ossements découverts dans ces fosses vont devoir être étudiés en laboratoire. "On cherche les ossements d'un homme d'une soixantaine d'années, mort au début du XVI ième siècle, on pourra grâce à ses dents dire où il a passé son enfance et bien sûr on se servira d'une datation au carbone 14" explique Pierre Papin en charge de cette campagne de fouilles et si il fallait en arriver à la comparaison ADN pour certifier la découverte "on pourrait alors se tourner vers la ville de Tours qui conserve les restes d'un abbé de Marmoutier qui n'était autre que le neveu de Ludovic Sforza" 

Léonard de Vinci repose aussi en Touraine près de son ancien mécène Ludovic Sforza

Ludovic Sforza comme tous les puissants italiens de la Renaissance s'est investi dans les arts sous toutes leurs formes et a invité à sa cour de Milan de nombreux artistes de renom tels que Léonard de Vinci à qui il a demandé de peindre La Cène pour le couvent dominicain de Santa Maria delle Grazie.   

Après s’être illustré par ses peintures à Florence, l’artiste est arrivé à Milan pour se mettre au service du Duc. Sforza avait déjà une bonne opinion de lui grâce aux louanges des Médicis à propos de Léonard de Vinci. 

Celui-ci rédigera même une lettre de candidature sûrement convaincante puisque le Duc de Milan l'engagera  au titre d’« ordonnateur de fêtes et spectacles aux décors somptueux ». Leonard de Vinci réalisera pour son mécène d’importants travaux d’ingénierie et d’architecture. Mais la belle entente finira par une rupture entre les deux hommes au bout de près de 20 ans. 

En 1519, Leonard de Vinci s'éteint au Clos Lucé à Amboise et repose depuis à quelques dizaines de kilomètres de son ancien mécène milanais. 

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