Près de Nancy, la ville de Seichamps se lance dans la culture de truffes

Une parcelle en pente, exposée sud, protégée par les bois alentour. Un sol limoneux argileux, un bon PH, de bons éléments minéraux. Tout se présente au mieux pour les petits arbres truffiers qui viennent d'être plantés, ici, au pré du Chanois à Seichamps, dans le Grand Nancy sur une parcelle de 3 000 m2 appartenant à la commune.

Est-on sûr pour autant que ces plants de noisetier commun, noisetier turc, charme noir, chêne vert et autre cèdre de l'Atlas produiront des truffes de Bourgogne, la variété adaptée à la région ? "Bien sûr que non !" lance dans un éclat de rire Léon Wehrlen, de l'association Truffes 54 Lorraine et porteur du projet. "Mais a priori oui quand même."

Espèces résistantes au chaud, au sec et au froid

Car c'est une expérience inédite qui est lancée à Seichamps. "Le but, c'est de mélanger des espèces truffières exposées plein sud avec le changement climatique. Les espèces qui ont été choisies ici sont toutes résistantes au chaud, au sec et au froid car on peut avoir des variations climatiques très brutales", explique le retraité de l'INRA. "Des parcelles où l'on a des mélanges d'essences sont résilientes et solides parce que les besoins en eaux et en nutriments ne sont pas les mêmes, essence par essence."

La truffière du Chanois sera entretenue par les agents des services techniques de la ville, formés spécialement pour cela. "Ça leur paraissait énorme", souligne le maire de Seichamps Henri Chanut, "mais aujourd'hui, ils sont passionnés et ont adhéré pleinement à cette démarche, c'est une belle aventure !" Une aventure qui devrait aussi concerner les classes de la commune. "Il y a de belles choses en perspective avec les écoles, c'est aussi l'un des avantages de cette expérience", poursuit l'élu.

La production de ces truffes de Bourgogne devrait commencer d'ici 7-8 ans. "J'ai dit en plaisantant que je vais être obligé de faire un mandat de plus pour venir goûter les premières !" sourit Henri Chanut.