Né au pied des vignes de Bourgueil, Jean Carmet s’est passionné pour le vin

Entre Tours et Saumur, pousse la vigne. Elle pousse depuis des siècles et à force de soin et d’amour par ces générations d’hommes penchés sur elle et aux petits soins, elle a fini par donner ces doux vins de Loire qui faisaient déjà le plaisir de la Cour de France. Qui ne connait pas ces vins de Chinon, Bourgueil ou Saint-Nicolas-de- Bourgueil. Tenez Bourgueil par exemple. C’est là que des moines ont choisi de s’installer, et de commencer à cultiver la vigne.

A Bourgueil il y a aussi l’église Saint-Germain, qui partage avec le mont Saint-Michel cette particularité de s’ouvrir sur une nef Romane et de se finir sur un chœur gothique. Pas loin il y a les fameuses halles qui, en plus des tonneaux, ont vu passer toutes ces merveilles gourmandes et artistiques dont regorge le pays de Bourgueil. Elles ont aussi vu passer un grand talent Français. De ces talents qui savent ne pas se prendre au sérieux. Un garçon gourmet et aussi facile à vivre que les habitants des bords de Loire. Il s’appelait Jean Carmet. Il est né à Bourgueil le 25 avril 1920, des amours de Gabriel et Edmée. Gabriel était bourrelier, mais comme beaucoup par ici, il avait son coin de vigne. Et le vin a été l’autre passion de son fils qui en parlait si bien « tout le monde avant, avait son petit pied de vigne, maintenant y a plus beaucoup de petits viticulteurs, quoique je connaisse dans certains coins des gens qui font une barrique de vin par an. Mais des vins absolument extraordinaires, des gens qui font du vin pour leur plaisir et dont le goût est totalement le reflet de leur cœur, de leur passion de la vigne et de la grappe, qui font du vin complètement sincère et qui ne suivent aucune mode, que la mode de leur goût ». Où qu’il soit désormais, que Jean Carmet soit serein, la passion du bon vin est toujours l’orgueil de son pays de Bourgueil.

Jean Carmet, l'acteur

C’est peut-être un beau résumé de la carrière de Jean Carmet, ces seconds rôles tenus par un pro, ce soutien en béton armé sur lequel s’appuyaient les premiers rôles. Parti jeune de Bourgueil, Jean Carmet est monté à Paris comme on dit. Apprécié de Robert Dhéry, il passe de figurant à comédien et multiplie les rôles, au cinéma bien sûr, mais aussi à la radio dans la série radiophonique « la famille Duraton ». Il aura tourné plus d’une centaine de films. Du pire nanard au plus grand classique, et c’est aussi pour ça qu’on l’aime. A l’aise dans les rôles de bon vivant un peu simple, il est aussi exceptionnel dans les rôles dramatiques. A mourir de rire dans « La soupe au choux » ou le grand blond avec une chaussure noire » il est émouvant dans « Les Misérables », « La Vouivre » ou « Eugénie Grandet ». On se souvient de lui dans la série « Palace » avec ces célèbres brèves de comptoir « on voit quand j’ai bu on ne voit pas quand j’ai soif, tu trouves ça normal toi ? moi pas ». Jean Carmet est mort le 20 avril 1994, quelques jours avant de prendre le rôle principal de « le bonheur est dans le pré ». Rôle qui sera repris par Michel Serrault.