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A l'abbaye de Sainte-Marie de la Pierre qui vire, l'église fête ses 150 ans.

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Dans bois du Morvan, au sud d'Avallon, l'église abbatiale de Sainte Marie de la Pierre qui vire fête son 150ème anniversaire le dimanche 25 juillet. Elle a vu grandir avec elle l'abbaye qui lui est adjacente, où une communauté de moines prient, travaillent en communion avec la nature et accueillent.

Construite il y a 150 ans, l'église abbatiale de Sainte Marie de la Pierre qui vire a connu de grosses rénovations de sa façade. Construite il y a 150 ans, l'église abbatiale de Sainte Marie de la Pierre qui vire a connu de grosses rénovations de sa façade.
Construite il y a 150 ans, l'église abbatiale de Sainte Marie de la Pierre qui vire a connu de grosses rénovations de sa façade. © Radio France - Célia Gueuti

Déjà dans sa jeunesse, le frère Basile était familier avec l'église de Sainte-Marie de la Pierre qui vire. Il y a fait ses classes quand l'école adjacente résonnait encore de cris d'enfant. Maintenant, il y est moine, et connaît bien l'histoire du bâtiment. "Ça a démarré très petitement, avec un petit habitat au toit de chaume. Il n'y avait rien, raconte-t-il. Peu à peu, les bâtiments se sont construits. Et la consécration de la construction de l'église a été certainement un événement important. Les archives disent qu'il y avait 2000 personnes." 

Dans un des batiments, un musée sur l'histoire de l'abbaye a été installé.
Dans un des batiments, un musée sur l'histoire de l'abbaye a été installé. © Radio France - Célia Gueuti

L'accueil comme règle d'or

Depuis 1871, l'abbaye et l'église ont bien changé. La façade a été refaite, mais aussi l'intérieur. "Dans le cadre de Vatican 2, on a refait tous les sols, il y avait un trou entre les moines et les visiteurs. Tout a été remis au même niveau pour qu'il y ait vraiment un sentiment de communauté." Accueillir et créer une communauté fait partie intégrante de la vie des 30 moines de l'abbaye. Dans les années 70, un imposant bâtiment pour loger les personnes qui souhaiteraient passer du temps avec les moines a même été créé. Chaque année, ce sont environ 3000 personnes qui y passent un week-end ou plus. 

A l'intérieur de l'abbatiale, le neuf se mêle à l'ancien
A l'intérieur de l'abbatiale, le neuf se mêle à l'ancien © Radio France - Célia Gueuti

"J'ai découvert la communauté en 2004, se rappelle Isabelle. Depuis, j'essaye de venir tous les ans. " Elle et Caroline sont des habituées. Elles vivent au son des cloches de l'église dans le but de se ressourcer. "Je suis mère seule, ça me fait une pause. Venir ici me permet de me retrouver avec moi-même pour ensuite être plus à même d'être à l'écoute des autres, explique Caroline. Je ne sait pas comment je ferais si je n'avais pas ce moment."  Chaque jour, elles se promènent, lisent, assistent aux messes avec les moines.

Une abbaye autonome

Eux ont beaucoup moins de temps pour profiter du calme qui plane dans l'abbaye. S'occuper de leurs invités, des moines plus âgés, faire les tâches ménagères dans l'abbaye, la journée du moine est chargée. Mais ce sont surtout leurs "travails" qui les occupent. L'abbaye est presque autonome en énergie et en nourriture, ce qui demande une grande organisation "Nous avons un jardin bio depuis les années 70, un partenariat avec une ferme qui nous permet de faire du fromage, un magasin où nous vendons des livres et des produits, énumère le frère Basile. Un de nos revenus aussi c'est notre centrale hydraulique. J'ai aidé à l'installer quand j'étais jeune." Les moines ne possèdent rien, mais ils ont tout de même besoin de quelques choses. Ils revendent donc leur électricité. Mais seulement ce qui est nécessaire pour continuer à faire vivre la communauté. 

Le frère Basile apprécie la chaufferie à bois, qui leur permet de se passer de fioul.
Le frère Basile apprécie la chaufferie à bois, qui leur permet de se passer de fioul. © Radio France - Célia Gueuti

"La vie monastique suscite une certaine curiosité, résume le moine. Mais nous sommes des frères bénédictins, c'est-à-dire qui suivent la règle de saint Benoît, qui est une petite règle qui date du début du 16ème siècle. Elle a des principes de sagesse, d'équilibre qui aujourd'hui nous ont menés aux énergies renouvelables, à la permaculture. C'est un vrai chemin spirituel qui est très actuel." Toujours se renouveler, toujours accueillir, toujours prier. C'est grâce à ces fondations que l'église de Sainte-Marie de la Pierre qui vire s'est construite, et grâce à eux qu'elle tiens toujours, même après 150 ans.

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