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Vladimir Poutine juge que les menaces occidentales créent un "réel" risque de conflit nucléaire

Lors de son discours annuel à la Nation, jeudi, le président russe Vladimir Poutine a averti les pays membres de l'Otan des risques d'un conflit nucléaire s'ils envoyaient des soldats en Ukraine, ajoutant que la Russie devrait se renforcer militairement après l'entrée de la Finlande et de la Suède dans l'Alliance transatlantique.

Russian President Vladimir Putin delivers his annual state of the nation address in Moscow on February 29, 2024.
Le président russe Vladimir Poutine lors de son traditionnel discours à la Nation, le 29 février 2024 à Moscou. © Alexander Nemenov, AFP
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Le président russe Vladimir Poutine a averti les pays membres de l'Otan, jeudi 29 février, des risques d'un conflit nucléaire s'ils envoyaient des soldats en Ukraine, ajoutant que la Russie devrait se renforcer militairement après l'entrée de la Finlande et de la Suède dans l'Alliance transatlantique.

"Nous avons aussi des armes capables d'atteindre des cibles sur votre territoire", a averti Vladimir Poutine lors de son discours annuel à la Nation prononcé devant le Parlement russe, en estimant que les menaces occidentales créent un "réel risque" de conflit nucléaire. "Tout ce qu'ils inventent en ce moment, ce avec quoi ils effraient le monde, tout cela constitue une réelle menace d'un conflit avec une utilisation d'armes nucléaires, ce qui signifie la destruction de la civilisation", a déclaré le président russe.

Évoquée en début de semaine par le président français Emmanuel Macron, l'hypothèse d'un envoi de troupes occidentales en Ukraine a été écartée par les États-Unis et plusieurs de leurs alliés européens.

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Poutine se félicite des succès russes en Ukraine

Plus de deux ans après le lancement de son assaut contre l'Ukraine, le président russe s'est exprimé depuis Moscou afin, notamment, d'évoquer les grandes lignes stratégiques de la politique russe pour les prochaines années, à deux semaines d'une élection présidentielle qui devrait le maintenir au Kremlin jusqu'en 2030.

Au cours de son allocution, Vladimir Poutine s'est félicité de l'avancée en Ukraine de ses troupes, qui ont obtenu ces dernières semaines plusieurs succès face à des forces de Kiev sur la défensive et manquant de munitions. "Les capacités militaires des forces armées (russes) ont été multipliées. Elles avancent avec assurance dans plusieurs directions" du front, s'est-il réjoui devant l'élite politique du pays, tout en estimant que "l'absolue majorité du peuple russe" soutenait la campagne militaire en Ukraine.

Le président russe apparaît en meilleure posture qu'il y a un an, quand son armée était sous le coup de retraites humiliantes dans le sud et le nord-est de l'Ukraine, après une tentative avortée de s'emparer de Kiev au printemps 2022. Depuis, l'armée ukrainienne a échoué dans sa contre-offensive déclenchée à l'été 2023 et se retrouve sur la défensive.

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Mi-février, les soldats russes ont réussi à s'emparer de la ville forteresse d'Avdiïvka, sur le front Est, et continuent leur poussée dans ce secteur, suscitant le satisfecit de Vladimir Poutine.

Celui-ci s'est aussi réjoui de "la flexibilité et la résistance" de l'économie russe qui, malgré une pluie de sanctions occidentales, résiste pour l'heure et s'est tournée vers l'Asie et l'effort de guerre.

"Nous avons préservé l'unité du pays, nous n'avons pas permis qu'il soit déchiré en morceaux", a encore lancé le chef du Kremlin.

Il s'en est aussi pris aux actuelles autorités américaines, les accusant de "vouloir montrer qu'elles dirigent le monde comme avant" et de faire de la "démagogie" avant l'élection présidentielle américaine de novembre prochain.

Selon lui, la Russie est "prête à un dialogue" avec les États-Unis sur les questions de "stabilité stratégique".

Silence sur la mort de Navalny

Dans ses discours à la Nation, Vladimir Poutine fait traditionnellement le bilan de l'année écoulée et fixe de nouvelles orientations stratégiques. Jeudi, il a à nouveau fait l'éloge des "valeurs traditionnelles" officiellement défendues par le Kremlin, assurant que la Russie en était l'un des "bastions".

"Une famille avec de nombreux enfants doit devenir la norme", a-t-il lancé, alors que la Russie fait face depuis de longues années à de graves problèmes démographiques, renforcés par l'assaut en Ukraine et le départ à l'étranger de centaines de milliers de citoyens.

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Il a aussi assuré que la lutte contre la pauvreté en Russie était l'une de ses priorités, s'est réjoui d'une baisse de la "consommation d'alcool" et a promis plus de financements pour rénover les écoles du pays. 

Les médias russes soulignent que son discours de jeudi est retransmis non seulement à la télévision mais aussi gratuitement dans des salles de cinéma de 20 villes de Russie, un pays dont la population est soumise, selon les critiques du Kremlin, à un embrigadement politique croissant.

Le discours de jeudi intervient à la veille des funérailles prévues à Moscou de son principal opposant, le militant anticorruption Alexeï Navalny, mort le 16 février en prison dans des conditions obscures et dont les obsèques sont prévues vendredi 1er mars. Vladimir Poutine, qui n'a jamais prononcé en public le nom d'Alexeï Navalny, n'a toujours pas commenté ce décès qui a choqué les puissances occidentales.

Avec AFP et Reuters

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