Sagesse du pluvian
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Sacrebleu
Sacre d’Ève au vieux jardin,
Sacrifice de Caïn ;
Sacré fils du charpentier,
Sacrement “Hoc est Porcus”,
Sacre des rois dans la crypte.
Bleu de la fumée lointaine,
Bleu de la lune songeuse ;
Bleu de l’infini des sphères,
Bleu d’acier des uniformes,
Bleu de l’encre d’une lettre.
Cornegidouille
Corne de licorne invisible,
Corne du pâtre au matin clair ;
Cornes de l'escargot des vignes,
Corne d'or et corne d'argent,
Corne des cieux qu'on nomme "lune" ;
Gidouille des rois de Pologne,
Gidouille tombant en quenouille ;
Sainte gidouille sans phlyctène,
Gidouillon du pot à moka,
Vies des saints du mois de gidouille.
Sirène
Tel fut le prix payé jadis par la sirène
À la noire sorcière, un matin de printemps :
D'abord son rouge coeur de corail palpitant
Fit place à de la chair, fragile chair humaine ;
De sa nageoire dont elle usait, souveraine,
Pour franchir sans danger les gouffres inquiétants,
Naissent jambes et pieds où la douleur s'étend,
À son rire fait place une expression de peine.
Pour l'amour d'un mortel a lieu ce sacrifice,
Pour un prince qui fut sauvé du précipice
Où s'était englouti son navire, autrefois ;
Elle a donné aussi, la fille de l'eau verte,
(Fatale à son amour sera pareille perte)
Elle a donné aussi sa ravissante voix.
Un érudit
Un érudit cherchait le lieu natal d’Homère ;
Un collègue lui dit que donc, il lui fallait
Rencontrer un chercheur sortant de l’ordinaire,
Le plus savant de tous, le maître Alphonse Allais.
Allaure, dit Alphonse, est le nom de ce lieu :
Il n’est plus temps que vous en doutassiez encore.
« Merci », dit l’érudit, « pour cet avis précieux ;
Mais comment... » « Vous savez : on dit "Homèr’d’Allaure". »
Écosystème
Un érudit rêva qu’il était un corbeau,
Et qu’il était, de plus, en présence d’un mage
Qui, changé en renard, réclamait du fromage.
« Que serait-ce, dit-il si j’étais un agneau ! »
En insecte, soudain, se transforme l’oiseau,
Posé sur des raisins que, devenu très sage,
Le renard, lui laissant ce goûteux apanage,
S’abstient de dévorer, ne les trouvant pas beaux.
Mais l’insecte devient un bouc bien encorné,
Ne voyant pas plus loin cependant que son nez,
Chose dont le goupil abuse sans vergogne.
Le rêve se poursuit, et le pauvre renard
Se retrouve, à la fin, pris dans un traquenard
Que lui tend le rêveur, transformé en cigogne.
Re: Sagesse du pluvian
Le renard n'est pas un gastronome... Sinon, au lieu du bouc, il remonterait le temps pour se jeter sur l'insecte du 12 Décembre...
gaston21- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 6875
Localisation : Bourgogne
Identité métaphysique : agnostique
Humeur : ricanante
Date d'inscription : 26/07/2011
Une rencontre
Un renard près d'un puits rencontre une sirène
Et, petit roi qu'il est, veut en faire sa reine...
Par ma foi, se dit-elle, un terrier en forêt
Peut me faire oublier l'eau verte du marais.
Guimbardes et miséricorde
D’un instrument à vent qui semble une bombarde,
Je tire un aigre son qui à rien ne concorde ;
Mais Jarry m’encourage aux sons d’une guimbarde
Et la foule applaudit la danseuse de corde.
Le centaure s’enfuit, apeuré par un barde,
Courant de tous côtés en une voirie orde.
Sa course, cependant, course d’arrière-garde,
Ne fait guère partie des thèmes qu’on aborde ;
Quand il sera perdu dans la plaine lombarde,
Oublié sera-t-il, même au sein de sa horde.
En vain brandira-t-il alors sa hallebarde,
En vain cherchera-t-il quelque miséricorde.
Cheval qui plane
Pégase, toujours jeune, aime encore voler
Et plonger vers le sol près des volcans qui fument.
Le brise boréale ébouriffe ses plumes ;
Il contemple d’en haut les jardins bariolés.
Il traverse les mers tout droit, sans s’affoler ;
Il conserve son cap au milieu de la brume.
Tout au long d’une nuit son ardeur se consume ,
Puis un nouveau soleil s’en vient l’auréoler.
Pégase, emporte-nous vers la lointaine étoile
Que les gens de Bayeux ont brodée sur leur toile
En un trait aussi fin que celui d’un pinceau !
Nous danserons au ciel (ou ce seront nos ombres)
Comme, dans un jardin, d’aimables jouvenceaux ;
Plus rien dans notre coeur ne se montrera sombre.
Piaf-Tonnerre et la fête
Piaf-Tonnerre apprécie les ambiances de fête,
Surtout s’il les partage avec quelques amis ;
Pas besoin de champagne, un modeste demi
Au comptoir où les feux du troquet se reflètent.
Le changement d’année traverse la planète
Et rejoint Piaf-Tonnerre, émerveillé, parmi
Les buveurs, dont certains sont un peu endormis.
Quatorze sera-t-elle une année de conquêtes ?
Ah ! que ce soit un an simple, comme nos coeurs.
Laissons-le nous guider avec sa bonne humeur,
Qu’il soit fils de Vénus ou bien du vieux Saturne.
Piaf-Tonnerre est en fête, et ça le rend humain.
En cette aube nouvelle, à peine si sa main
Trouve le dernier vers de ce sonnet nocturne.
Re: Sagesse du pluvian
Merci pour tous tes textes Conchonfucius, C'est un plaisir de te lire.
Je te souhaite une bonne et heureuse année ainsi qu'à ta charmante épouse
Je te souhaite une bonne et heureuse année ainsi qu'à ta charmante épouse
Ladysan- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 4769
Localisation : Belgique (Wallonie)
Identité métaphysique : Aucune
Humeur : De toutes les couleurs
Date d'inscription : 15/03/2010
Figures
Le Maître, Yake Lakang, acceptant pour disciples dans la Voie le Valet Jaune, le Valet Mauve, Le Valet Orange, Le Valet Rose et le Valet Rouge, leur confia à chacun une carte à jouer portant son effigie,
Et aussi une scène en arrière-plan : licorne préparant un camembert, ornithorynque dansant la valse, catoblépas au clair de lune, sirène consultant la sorcière des mers, grillon dans sa cage.
Chacune de ces cartes avait sa fidèle copie dans un tiroir du Maître.
*
Mais le monde du Tiroir et le monde des Valets ne relèvent point de la même cosmologie. Dans le tiroir, le camembert est accepté par un roi barbare, et dans la poche du Valet, il est confisqué par la reine.
Ornithorynque et grillon, sirène et catoblépas suivent également des chemins divergents.
*
Le Maître, cependant, rehausse de couleurs les figures du tiroir, tandis que les Valets procèdent à toutes sortes d’échanges. Ni le Maître, ni les Valets n’ont l’impression de tricher aux cartes, c’est tout simplement l’Univers qui s’applique à lui-même des équations bien étranges.
Re: Sagesse du pluvian
Quelles jolies petites bestioles ces ornithorynque, je ne connaissais pas, pas plus d'ailleurs que le catoblépas et beaucoup d'autres choses...
Tu aurais dû choisir Dicofucius comme pseudo,
Tu aurais dû choisir Dicofucius comme pseudo,
Ladysan- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 4769
Localisation : Belgique (Wallonie)
Identité métaphysique : Aucune
Humeur : De toutes les couleurs
Date d'inscription : 15/03/2010
Cinq ornithorynques
Merci à Rémy Schaepman pour l'illustration
* * *
L'ornithorynque jaune a dit: "Pas de complaintes,
La poésie c'est pour proclamer le bonheur".
J'ai répondu: "Si tu peux faire le donneur
De leçons, ta sagesse est absolument feinte".
L'ornithorynque mauve a dit: "Vivre m'esquinte,
La poésie c'est pour étaler mon malheur".
J'ai répondu: "Si tu donnes trop de valeur
A tes ennuis du jour, tu vivras dans la crainte."
L'ornithorynque orange est désolé de vivre,
L'ornithorynque rose aime être toujours ivre,
Je leur ai dit de prendre un peu plus de recul.
L'ornithorynque rouge a écrit un poème
Dans lequel il résout plusieurs de mes problèmes,
En me disant: "Vas-y, tout droit, et sans calcul".
* * *
L'ornithorynque jaune a dit: "Pas de complaintes,
La poésie c'est pour proclamer le bonheur".
J'ai répondu: "Si tu peux faire le donneur
De leçons, ta sagesse est absolument feinte".
L'ornithorynque mauve a dit: "Vivre m'esquinte,
La poésie c'est pour étaler mon malheur".
J'ai répondu: "Si tu donnes trop de valeur
A tes ennuis du jour, tu vivras dans la crainte."
L'ornithorynque orange est désolé de vivre,
L'ornithorynque rose aime être toujours ivre,
Je leur ai dit de prendre un peu plus de recul.
L'ornithorynque rouge a écrit un poème
Dans lequel il résout plusieurs de mes problèmes,
En me disant: "Vas-y, tout droit, et sans calcul".
Cinq valets
Le Valet Jaune a pris la carte où la sirène
S'apprête à consulter la sorcière des mers ;
Le Valet Mauve a pris celle où le lézard vert
Sur sa guitare joue pour l'amour d'une reine.
Pour le Valet Orange, un bateau sur la Seine ;
Pour le Rouge, une cage aux fins barreaux de fer
Dans laquelle un grillon récite du Prévert.
Le Valet Rose hésite entre la marjolaine
Et le catoblépas, puis prend le tamanoir.
Le Maître a conservé, aux tréfonds d'un tiroir,
Cinq fidèles copies de ces cartes étranges.
Mais ce tiroir magique altère les dessins,
Tandis que les valets permutent, à dessein,
Les cartes qui sont leurs, en de nombreux échanges.
Barde âne
Lorsque l’âne Anatole
Parle à l’âne qui vole,
Il lui dit : Cher monsieur,
Très pur âniot de Dieu,
(Asinulus Dei,
Comme en latin l’on dit),
Est-ce vous qui portiez
Le fils du charpentier
Quand il quitta la terre,
Aviateur solitaire ?
Non, dit l’âne volant ;
Moi je suis mécréant.
Si je rencontre un ange,
Je lui parais étrange ;
Si je rencontre un diable,
Je lui semble peu fiable ;
Si je vois une ânesse,
J’en fais une déesse !
Anatole applaudit
À ce que l’âne a dit,
Puis il reprend sa route ;
Aux grands chardons qu’il broute
Il répète l’histoire
De l’âne plein de gloire
Qui chemine dans l’ombre
Sans avoir le coeur sombre.
Sonnet d'ânes
L’âne qui doit porter une provision d’eau
Demande à celui qu’on a chargé de bouteilles
S’il a goûté le vin, éprouvé la merveille
De l’ivresse qui fait qu’on roule sur le dos.
Ami, je n’en bois point. Ce ne m’est qu’un fardeau
Qui en moi, par ailleurs, aucun désir n’éveille ;
Ma boisson à la tienne est strictement pareille
Et je mange du foin, non pas du tournedos.
Puis nos ânes parlants à l’ombre se reposent ;
Je les vois grignoter des lilas et des roses
(Car cela rafraîchit, lorsque le temps est sec).
Esope, en les voyant, eût composé, avec
Ces deux héros, un texte en excellente prose
Dont se fût embelli son joli corpus grec...
Re: Sagesse du pluvian
Quel bonheur ces poèmes, Cochonfucius !!!
J'aime particulièrement Cheval qui plane et Sonnet d'anes (sans accent , désolée mais j'ai un clavier...bizarre où il manque le petit chapeau )
J'aime particulièrement Cheval qui plane et Sonnet d'anes (sans accent , désolée mais j'ai un clavier...bizarre où il manque le petit chapeau )
maya- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 3020
Localisation : à l'ouest
Identité métaphysique : bouddhiste et yogas
Humeur : sereine
Date d'inscription : 21/04/2011
Re: Sagesse du pluvian
Je trouve ces textes très amusants, Mais ils ne me semblent pas si naïfs qu'ils pourraient le laisser croire ...
Cela ressemble à une peinture, on n'y voit que ce que chacun veut y voir.
Cela ressemble à une peinture, on n'y voit que ce que chacun veut y voir.
Ladysan- Seigneur de la Métaphysique
- Nombre de messages : 4769
Localisation : Belgique (Wallonie)
Identité métaphysique : Aucune
Humeur : De toutes les couleurs
Date d'inscription : 15/03/2010
Piaf-Tonnerre en Atlantide
Tant d'arbres engloutis, agitant leurs rameaux !
Ce sont ceux qui croissaient dans la verte Atlantide.
À leurs pieds sont posés des squelettes livides
Oublieux de Bacchus et d'Eros, son jumeau.
Le froid rayonnement d'atlantiques émaux
Ne trouble point des morts l'éternité limpide ;
De très petits poissons passent près d'eux, rapides,
Et, saisis de respect, ne disent pas un mot.
Les atlantes palais ne sont plus que décombres ;
Le calcaire blanchi se meurt sous l'algue sombre.
L'océan a brisé le couvercle poli
D'un massif sarcophage, et l'a rempli de sable.
Une stèle proclame, en langage aboli :
« Notre mode de vie se veut impérissable ».
Azerty 2014
Le « Désordre Azerty » (du Maître Chevillard)
Parvient presque à prouver de Dieu l'inexistence ;
Preuve dont on devrait user avec prudence,
Car il pourrait s'agir d'un simple canular.
Dans la ménagerie, des bestiaux de hasard
Dont il vaut mieux ne point savoir la provenance.
L'auteur serait-il quelque animal en partance,
Anaconda, dugong, éléphant, balbuzard ?
L'humour serait un sens, à l'instar de la vue ;
Le singe est transformé dans sa variante nue
Et, par là, se dérobe à notre entendement.
Les barreaux sont plus drus que le blé sur la Terre ;
Pensons aux postulats qui sont élémentaires :
Nous portons notre nom ? Il nous porte, vraiment.
Festin de Robert
Robert se tient parmi les litres qu’on achève,
C’est de la poésie qu’il apporte au banquet ;
Un rayon de soleil qui joue sur le parquet
Semble aux joyeux buveurs être issu de leurs rêves.
Aux fenêtres, la Seine illumine ses grèves
Ainsi que les étals des libraires du quai ;
La reine de la fête a fait faire un bouquet
Pour offrir à celui qui trouvera la fève.
Tu rougis nos boissons, précoce crépuscule ;
Tu rougis la taverne où les gens se bousculent,
Mais aucun de ceux-là ne t’en tiendra rigueur :
Car, auprès des tonneaux, subsistent des bouteilles
Qui, de leur tintement, font tinter nos oreilles,
Résonner notre rire et palpiter nos coeurs.
Autre ondin
Un ondin, qui suivait une route cachée,
Se chantait des chansons, toujours selon son coeur.
Ses complaintes étaient de variable longueur,
Nulle d’elles ne fut de laideur entachée.
Pour les fleurs il produit cette oeuvre recherchée,
Aux couplets imprégnés de force et de rigueur.
Il pourrait s’y glisser un soupçon de langueur,
Sans que n’y fût jamais une plainte ébauchée.
Le hibou le regarde avec grande amitié ;
Le crapaud, l’entendant, se réveille à moitié.
Tous les deux sont charmés par cette fantaisie.
Heureux que ces petits lui témoignent leur foi,
C’est avec grand honneur que l’ondin la reçoit :
Il se sent fier comme un prophète d’hérésie.
Pays imaginaire
J’ai rêvé que j’allais au Pays de Beauté.
Tout le monde était beau, c’en était effroyable ;
Tout en circulant dans ce monde peu croyable,
J’étais aveuglé par d’innombrables clartés.
La nuit ne faisait point, là-bas, l’obscurité ;
Mille feux provenaient de sources admirables.
Même si, au début, c’était bien agréable,
L’esprit finissait par s’en trouver agité.
Mieux qu’un riche bouquet me plaît l’humble fleurette,
Mieux qu’un violent désir, la paisible amourette ;
Le sublime est, pour moi, trop empreint de rigueur.
Quand du rêve se fut dissipé le nuage,
Je souris de revoir d’ordinaires visages,
Me disant en moi-même : « Ils ont vraiment du coeur ».
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