4 choses à faire à Sidi Bou Saïd

Cap sur ce village emblématique de Tunisie qui constitue l'écrin parfait pour s'offrir une pause en hiver.
Pascale Desclos
4 choses à faire à Sidi Bou Saïd Pascale Desclos

En ce matin d'hiver, un franc soleil éclabousse les maisons badigeonnées de blanc aux volets bleu de la rue Hedi-Zarrouk. A moins de 20 kilomètres de Tunis, le village de Sidi Bou Saïd est perché en balcon au-dessus de la Méditerranée. Sous les yeux des passants, le boulanger fait dorer les traditionnels bambalouni, des petits beignets sucrés en forme d'anneaux. Plus loin, un marchand déballe des poteries multicolores. Entre les figuiers de Barbarie, des escaliers dévalent vers la plage et le port de plaisance. C'est bien l'image de carte postale que l'on a des lieux, mais sans la foule des touristes et la chaleur écrasante de l'été, au rythme de la vie quotidienne des habitants.

1. Profiter d'une chambre avec vue, à prix doux !

Découvert au début du xxe siècle par le riche baron Rodolphe d'Erlanger, Sidi Bou Saïd est considéré comme l'un des plus beaux villages au monde. L'aristocrate y lança de grands travaux de restauration et le fit classer. Son palais, un bijou de l'art arabo-islamique, abrite aujourd'hui le Centre des musiques arabes et méditerranéennes (1,60 € la visite). Dans le sillage du baron, des artistes comme Colette, André Gide ou Paul Klee tombèrent amoureux des lieux. Relié en trente minutes au centre de Tunis par le petit train Tunis-Goulette-Marsa (TGM), Sidi Bou Saïd possède un charme fou. Des bed and breakfast ont pris place dans les maisons traditionnelles et restent ouverts l'hiver. Notre coup de cœur : The Boundless Blue House, une adresse à partager entre amis. Hass y accueille les hôtes dans sa demeure du xixe siècle (136 € la nuit pour 4 pers. en février). Autour du salon à l'orientale s'ordonnent deux chambres douillettes, une salle de bains et une cuisine équipée. Mais le clou du spectacle, c'est la terrasse plein sud, ouverte sur la grande bleue. Bon à savoir : du studio à la villa, airbnb.fr propose d'autres adresses de charme, à partir de 30 € la nuit pour 2 pers.

2. Rejoindre à pied la plage de La Marsa

A Sidi Bou Saïd, nul besoin de voiture. On flâne au gré des ruelles, on gravit des escaliers au hasard et on collectionne en chemin les dômes chaulés, les belles portes peintes ornées de motifs cloutés, les jardins secrets drapés de bougainvillées. Pour un panorama à 360 degrés sur le golfe de Tunis et le cap Bon, grimpez jusqu'au cimetière marin. En contrebas, un sentier serpente sur 3 km dans la forêt de pins jusqu'à la plage de La Marsa, long ruban de sable battu par les vagues. Prisée de la bourgeoisie tunisoise, la station balnéaire conserve quelques vestiges du passé, comme le Koubbet El Haoua, une fantaisie de style mauresque bâtie par le bey de Tunis au XIXe siècle pour abriter des regards les baignades de la famille régnante. Le café Oueld El Bey (5, rue Naceur-Bey) invite à la pause. Au menu de ce lieu populaire, de délicieux sandwichs chauds, garnis de thon ou de poulet aux légumes, à 1 €.

3. Découvrir Carthage à vélo

Le mieux est de louer un vélo avec livret (8 € la journée) ou de s'offrir un cyclotour guidé avec lelemontour.com pour explorer le site antique de Carthage. Sur la colline de Byrsa, au musée archéologique (3 € l'entrée), on révise l'histoire de la cité punique : sa fondation en 814 av. J.-C. par Didon, une princesse phénicienne venue de l'actuel Liban ; l'essor de cette cité de marins et de marchands, qui domina toute la Méditerranée ; les aventures d'Hannibal, qui franchit les Alpes à dos d'éléphant et arriva aux portes de Rome, son ennemi juré, puis la destruction de Carthage par l'Empire romain en 146 av. J.-C. On comprend mieux l'imbrication des ruines carthaginoises et romaines ! Un parcours dévoile, sous le forum, les vestiges d'un quartier avec ses rues, ses citernes, ses sols en mosaïque. Plus loin, les fouilles ont révélé une mystérieuse nécropole remplie de squelettes d'enfants. On découvre la lagune, creusée à main d'homme à quelques mètres du rivage, où les Carthaginois dissimulaient leurs bateaux. Et l'on s'offre une partie de cache-cache entre les ruines labyrinthiques des thermes d'Antonin. Avis aux amateurs, les mosaïques romaines exposées au musée du Bardo, à Tunis (4 € l'entrée), sont exceptionnelles.

4. Se perdre dans les souks de Tunis

Accessible en trente minutes de TGM (arrêt Tunis-Marine), la médina de Tunis est un autre labyrinthe. Depuis la porte de Bab El-Bhar, son entrée principale, le dédale de ruelles dévoile un des plus beaux ensembles de palais, mosquées et souks de la Méditerranée. Pour le plaisir des yeux, poussez la porte du Ed-Dar (6-7, souk Ettrouk), une demeure du xve siècle transformée en immense boutique d'antiquités : tapis, tissus, bijoux en argent, cuivres et poteries, selles de cheval et même alambics, ici, tout est à vendre ! De la terrasse, on découvre le minaret de la grande mosquée et les toits de la cité. Déambulez ensuite dans les innombrables souks consacrés aux parfums, étoffes, chéchias, babouches… Vous finirez bien par trouver la sortie tout seul !

J'y vais !

Vol aller simple vers Tunis à partir de 72 € au départ de Paris-Orly 3, 54 € au départ de Lyon et de Nantes sur transavia.com. Taxi aéroport-Sidi Bou Saïd, de 10 à 15 €.

Infos Office national du tourisme tunisien, discovertunisia.com.

Où manger ? Tourisme oblige, les restaurants de Sidi Bou Saïd ne sont pas bon marché. Mais on savoure d'excellentes spécialités tunisiennes comme le couscous au poisson ou à l'agneau dans le décor historique d'Au Bon Vieux Temps (56, rue Hedi-Zarrouk, 12 € env. le plat). Sur le port de plaisance, en contrebas du village, Le Pirate décline une belle carte de poissons et de fruits de mer (12 € env. le plat).

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le 25/02/2020