Covid : en Seine-Saint-Denis, une situation sanitaire très tendue

La situation sanitaire inquiète en Seine-Saint-Denis, notamment à Bobigny.
La situation sanitaire inquiète en Seine-Saint-Denis, notamment à Bobigny. © Philippe LOPEZ / AFP
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Zoé Palier, édité par
La situation sanitaire de la Seine-Saint-Denis, où le taux d’incidence est le plus élevé en France, inquiète considérablement les autorités. Les soignants, interrogés par Europe 1, disent être "au bord de la rupture" dans les services de réanimation. 

La région parisienne est l’une des régions les plus touchées par le coronavirus. Le département de la Seine-Saint-Denis inquiète particulièrement, avec le taux d’incidence le plus élevé de France (505 cas pour 100.000 habitants sur les sept derniers jours, contre 425 pour 100.000 en Ile-de-France). Les services de réanimation sont quasiment saturés et font craindre aux autorités une situation similaire au mois de novembre dernier, au plus fort de la deuxième vague. Europe 1 a interrogé des soignants du département. 

Les services de réanimation "au bord de la rupture" 

Dans certains hôpitaux de Seine-Saint-Denis, tous les lits de réanimation sont occupés depuis deux semaines. "Tous les jours on fait le tour de la réanimation pour voir le patient le plus apte à sortir. Même s’il n’aurait pas dû sortir, on le remplace par un patient plus grave. Pour l’instant, nous n’avons pas fait de tri dans les arrivées en réanimation, mais nous sommes au bord de la rupture", prévient Yves Cohen, chef du service de réanimation de l’hôpital Avicenne de Bobigny. 

Le médecin réanimateur demande des renforts pour soulager les soignants, épuisés par cette situation. 

"Une population qui vit dans des conditions de promiscuité importante" 

Le contexte socio-économique du département explique en partie cette situation. "Dans les cellules familiales, on a une population qui vit dans des conditions de promiscuité importante, ce qui favorise la transmission du virus. Beaucoup sont aussi dans des emplois exposés au public, comme les chauffeurs de bus, caissiers… C’est aussi un facteur de risque supplémentaire", analyse Frédéric Adnet, directeur des urgences de l’hôpital Avicenne. 

A Bobigny, la situation est proche du pic de novembre. Mais cette fois, deux patients sur trois sont contaminés par le variant anglais, plus contagieux et qui semble associé à davantage de formes graves.