Il y a dix ans, le mariage homosexuel était au cœur des débats à l’Assemblée nationale. À l’époque, cette loi pour « le mariage pour tous » était portée par la garde des Sceaux Christiane Taubira. Adoptée le 23 avril 2013, puis promulguée un mois plus tard, cette nouvelle loi a signé un tournant historique. Seulement, ce texte était loin de faire l’unanimité. En 2013, Gérald Darmanin, alors maire de Tourcoing, s’était opposé à cette loi. Il avait notamment déclaré qu’il ne marierait pas de couples de même sexe dans sa mairie.

Des craintes infondées

Dix ans plus, le ministre de l’Intérieur semble avoir changer d’avis concernant le mariage pour tous. C’est en tout cas ce qu’il a fait savoir dans une interview accordée au journal «  La Voix du Nord », ce jeudi 20 avril. « Je me suis trompé. Si c’était à refaire, je voterais le texte du mariage pour tous », a affirmé Gérald Darmanin. Avant d’ajouter : « Dix ans après, j’ai pu constater que le mariage homosexuel, comme l’adoption par les couples homosexuels, ne changent rien et que les craintes qui avaient été exposées par la droite, et notamment dans ma famille politique, étaient infondées. » Selon lui, l’important c’est avant tout « l’épanouissement de l’enfant et l’amour porté par les parents, quelle que soit la structure familiale : homosexuelle, hétérosexuelle ou monoparentale ».

Des mesures contre l’homophobie

Le ministre de l’Intérieur a également annoncé plusieurs mesures afin de lutter contre les agressions homophobes car, en 2022, selon « les seuls chiffres de la police nationale (hors préfecture de police et gendarmerie nationale », il y a eu « une augmentation de 10% des infractions liées à l’orientation sexuelle de la victime. Gérald Darmanin souhaite donc améliorer la formation des forces de l’ordre. Cela passe ainsi par la formation des policiers et gendarmes « déjà en poste », soulignant au passage que « depuis cette année, 100% des policiers et gendarmes ont dans leur formation un module sur les violences contre les personnes LGBT ».

Il se donne également un an pour que « l’intégration des policiers et gendarmes passent au moins une journée ou une demi-journée à comprendre qu’il y a des qualifications spécifiques dans le droit et qu’il faut pouvoir accompagner les victimes ». Le but est aussi d’installer des référents LGBT partout, « c’est-à-dire un policier ou un gendarme qui est spécialisé, formé, qui conseille ses camarades ». Autre mesure : « cartographier les lieux où il y a le plus de violences faites aux personnes LGBT » pour « être plus présents à une certaines heures ». Gérald Darmanin souhaite également qu’il y ait « davantage de policiers nationaux à certaines heures », ainsi que des « liens avec les patrons de bars et de discothèques qui peuvent donner des renseignements pour intervenir ».