Serge Gainsbourg

   Serge Gainsbourg, de son vrai nom Lucien Ginsburg voit le jour le 2 avril 1928 à Paris. Ses parents, des artistes russes et juifs ont fui le bolchevisme et la montée de l’antisémitisme en Russie dès 1919.
    Son père, pianiste et chanteur dans les cabarets, le berce dès sa plus tendre enfance avec les rythmes de Gerschwin, Vivaldi, Bach et Cole Porter, il lui enseigne le piano et le sensibilise à la peinture en lui faisant suivre des cours de dessin. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, la famille s’enfuit vers la zone libre, sous le nom de Guimbard. A la Libération, Serge Gainsbourg retourne au lycée Condorcet, à Paris, où il brille plus par son fort tempérament que par ses bons résultats, il ne passera d’ailleurs jamais son bac. Serge Gainsbourg est très complexé par son physique, commence à fumer pour se donner de la prestance et se vieillir.
    Décidé à embrasser la même carrière que son père, Serge Gainsbourg s’inscrit aux Beaux-Arts pour y étudier le piano et la peinture. Puis, en 1945, il suit une formation en architecture, qu’il abandonne. Formé à la guitare par un gitan, il joue dans des bals, des mariages et même sur la place publique. A 18 ans, le jeune homme partage son temps entre le dessin et la composition musicale.
    Il rencontre Elisabeth « Lise » Levitsky, qu’il épousera en 1951. Progressivement, il délaisse la peinture pour se consacrer pleinement à sa carrière d’auteur compositeur interprète. Il écrit plusieurs chansons pour Juliette Gréco, dont      Les Amours perdues, sous le pseudonyme de Julien Grix. Il succède à son père au cabaret parisien de Madame Arthur et compose même une grande partie du spectacle lui-même.
    Il travaille ensuite pour Zizi Jeanmaire et au cabaret Milord l’Arsouille. Il y rencontre Orson Welles, Jean Cocteau ou encore Maurice Chevalier.
    En 1957, sa carrière décolle grâce à son amie la chanteuse Michèle Arnaud qui interprète plusieurs de ses titres. Cette même année, il adopte officiellement son nom d’artiste, Serge Gainsbourg et quitte sa femme. Son premier album dont est tiré      Le Poinçonneur des lilas est un échec commercial, mais lui permet de se faire remarquer par Boris Vian, Marcel Aymé et Yves Montand.
    La période musicale des yéyés débarque en France et Serge Gainsbourg a du mal à trouver sa place parmi tous les chanteurs. Il fait les premières parties des spectacles de Jacques Brel et de Juliette Gréco sans conquérir le public.
    En 1964, Il épouse Françoise Pancrazzi, ensemble ils auront deux enfants, Natacha (en1964) et Paul (en 1968) avant que le couple se sépare peu de temps après la naissance de leur fils.
    C’est en composant pour des femmes,      Comment te dire adieu pour Françoise Hardy,      La Javanaise pour Juliette Gréco,      La Gadoue pour Petula Clark mais surtout pour France Gall qu’il se fait connaître. En 1965, cette dernière remporte le concours de l’Eurovision avec une de ses chansons,      Poupée de cire, poupée de son. C’est le début du succès… Il compose dans la foulée      Les Sucettes à l’anis et      Baby Pop.
    Deux ans après, Serge Gainsbourg entretient une relation avec Brigitte Bardot. Il compose pour elle      Harley Davidson et      Je t’aime moi non plus, qu’il interprétera quelques années après en duo avec Jane Birkin. C’est sa nouvelle muse et ils forment ensemble le couple le plus glamour des années 70. Il compose, notamment, pour elle      69 année érotique. En 1971, leur petite fille Charlotte Gainsbourg voit le jour.
    Ses mauvaises habitudes ont des répercussions sur sa santé et il fait sa première crise cardiaque en 1973.  En 1976, il réalise son premier film,      Je t’aime moi non plus, où il aborde les thèmes du sexe et de l’homosexualité.
    Il fait son retour sur scène en 1979 avec un album aux influences reggae, dont sont tiré la fameuse Marseillaise ou      Sea, Sex and Sun.
    L’artiste entre dans sa période « Gainsbarre » et apparaît régulièrement ivre sur les plateaux de télévisions. Bien qu’ayant toujours beaucoup d’affection pour lui, Jane Birkin décide de le quitter. Toujours très proche d'elle, il sera le parrain de sa fille Lou Doillon et le duo poursuivra sa collaboration artistique. Au début des années 80, il rencontre celle qui sera sa dernière muse, Bambou. Ensemble, ils ont un fils, Lucien, né en 1986. Cette même année, il compose l’album      Charlotte for ever pour sa fille et réalise le film du même nom où l’on retrouve le père et sa fille.
    En 1988, après avoir rempli le Zénith de Paris, Serge Gainsbourg se produit au Japon.
    Sa santé se dégrade, il subit plusieurs opérations fatigantes et a plusieurs crises cardiaques. En 1990, il compose un ultime album pour Vanessa Paradis, Variations sur le même t'aime.
    En 1991, il meurt des suites d’une cinquième crise cardiaque.