« Profondément attristés de la disparition de Rika Zaraï, qui a conquis le cœur des Français avec son bel accent de sabra. Elle a chanté Israël et Jérusalem avec passion et dévouement. C’est une des plus belles vois d’Israël en français qui s’est éteinte. Nos condoléances à son époux, Jean-Pierre Magnier », a annoncé l’ambassade d’Israël en France, ce mercredi 23 décembre sur Twitter.  

Originaire de Jérusalem, Rika Zaraï est née le 19 février 1938. Dès l’âge de 7 ans, elle se tourne vers la musique car sa mère souhaite qu’elle apprenne à jouer du piano. Un instrument qu’elle finit par maîtriser sur le bout des doigts, puisqu’à 15 ans, elle obtient le premier Prix du conservatoire. C’est pendant son service militaire que sa carrière musicale débute véritablement. À l’âge de 17 ans, elle dirige le groupe musical de l’armée et monte une comédie musicale, baptisée « Cinq sur Cinq ». Ce spectacle connaît un immense succès, si bien qu’il est présenté au théâtre sur l’autorisation de l’armée. Une pièce pour laquelle Rika Zaraï décroche le premier rôle.  

Une figure de la chanson en Israël et en France 

À 19 ans seulement, cette figure de la chanson en Israël et en France se retrouve sur le devant de la scène. Après le triomphe de sa comédie musicale, elle se lance dans la chanson. Elle épouse Johann Zaraï, l’auteur des morceaux du spectacle, puis en 1959, ils accueillent leur fille, Yaël. Elle commence à produire dans des cafés-théâtres où elle chante des titres de Charles Trénet, Juliette Gréco, ou encore Georges Brassens, en hébreu.  

Elle s’envole ensuite pour la France pour y tenter sa chance et poursuivre dans la musique. Sur place, elle commence à chanter dans des cabarets comme « Caroll’s », jusqu’au jour où elle rencontre le producteur Eddie Barclay. Ensemble, ils signent un contrat et elle commence à enregistrer ses premiers singles tels que « L’Olivier » et « Hava Naguila ». Rapidement, ces titres sont diffusés dans les médias. En 1961, elle fait la première partie de Jacques Brel, à l’Olympia, grâce à Bruno Coquatrix. Par la même occasion, elle rencontre Jean-Pierre Magnier. Ce dernier devient un collaborateur, son producteur puis son second mari.  

Dans la deuxième moitié des années 1960, le talent de la jeune femme est reconnu par le public et par ses pairs. Elle enchaîne les chansons à succès, avec notamment « Casatchok », « Alors je chante », « Sans chemise, sans pantalon ». Mais, au plus fort de son triomphe, celle qui a marqué des générations est victime, avec son mari, d’un terrible accident de voiture le 9 novembre 1969. Au bout de trois ans de rééducation, Rika Zaraï revient sur le devant de la scène.  

Plus de 29 millions d’albums vendus 

En 2008, l’année de ses cinquante ans de carrière, elle est victime d’un AVC lui causant une paralysie partielle. Elle fait son retour en 2013 à l’occasion de la sortie du double disque « Anthologie 1960 – 1982 », qui met en lumière son impressionnante carrière durant laquelle elle a vendu plus de 29 millions de disques. En 2019, elle avait également sorti une compilation de 100 chansons. La dernière fois que Rika Zaraï est apparue sur scène, c’était au mois de février dernier. Elle se produisait aux Folies Bergères à l’occasion de La Nuit de la déprime organisée par Raphaël Mezrahi, à l’aube de ses 82 ans, durant laquelle elle avait interprété « Prague ».